L’Union Africaine exclut provisoirement le Soudan

Courrier arabe

Dans une réunion urgente tenue à Addis-Abeba, l’Union Africaine a annoncé, jeudi, la suspension avec effet immédiat du Soudan de l’organisation panafricaine, jusqu’à la création d’une autorité civile de transition, en ajoutant:  » ceci étant le seul moyen de permettre au Soudan de sortir de la crise actuelle ».

Le président en exercice du conseil de la paix et de la sécurité de l’Union Africaine, le Sierra-Léonais Patrick Kapuwa a déclaré: « le conseil imposera automatiquement des mesures punitives sur les individus et les entités qui ont empêché l’établissement d’une autorité civile ».

L’Union Africaine avait précédemment menacé de suspendre ce pays de l’organisation. Le 15 avril dernier, 4 jours après la destitution du président Omar El-Béchir par le commandement militaire sous la pression d’une contestation populaire inédite, l’UA avait donné quinze jours au Conseil militaire pour transférer le pouvoir aux civils avant de prolonger cet ultimatum à soixante jours.

La dernière décision de l’Union Africaine intervient quatres jours après l’assaut sanglant mené par les militaires contre les manifestants pacifiques du sit-in de Khartoum qui a fait au moins 108 victimes et 500 blessés dont la majorité sont dans un état grave selon la commission médicale centrale au Soudan.

La commission a indiqué qu’elle a récupéré 40 cadavres des eaux du Nil, notant que l’opération de l’extirpation des cadavres est toujours en cours.

Dans ce contexte, l’Éthiopie a annoncé que le premier ministre Abi Ahmed se rendra à Khartoum pour une seule journée pour une tentative de médiation entre le Conseil militaire et les Forces de la Liberté et du Changement autour de la transition vers la démocratie.

Rappelons que depuis la répression violente du sit-in, les Forces de la Liberté et du Changement ont rejeté l’appel au dialogue lancé par les militaires, considérant que ces derniers ne sont plus dignes de confiance. Le fer de lance du mouvement populaire entend poursuivre sa politique de désobéissance civile.

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