Soudan: le monde appelle à cesser les violences contre les contestants alors que l’Égypte refuse de les dénoncer

Courrier arabe

Les positions internationales et arabes au sujet de la violente répression militaire menée contre les contestants soudanais à Khartoum ont été bien marquantes par leur différence.

Les pays du monde se sont partagés entre ceux qui ont préféré l’indifférence et choisi de garder le silence et ceux qui ont choisi de crier pour faire entendre leur voix, dans ce qui suit, nous présenterons un aperçu sur les voix entendues dans le monde.

Les Nations Unies

Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a dénoncé la violence abusive à laquelle les forces de l’ordre soudanaises ont dû faire appel contre les civils, déclarant à travers son porte-parole Stéphane Dujarrek «les autorités soudanaises doivent ouvrir une enquête indépendante au sujet des décès signalés afin de punir les coupables».

Aussi la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet a appelé à «une enquête indépendante et immédiate» au sujet de l’abus de l’usage de la force au Soudan, dénonçant l’usage de balles réelles contre les contestants, et appelant à juger les responsables de tels actes.

Les États-Unis

Le ministère des Affaires étrangères américaine a déclaré, dans un communiqué, que « le peuple soudanais mérite un gouvernement civil qui travail pour lui, non pas un conseil militaire dictateur qui l’oppresse», là où Washington a aussi dénoncé l’attaque contre des manifestants pacifiques.

Dans le même contexte, le secrétaire d’État adjoint aux États-Unis pour les affaires africaines, Tibor Nagy a annoncé lors d’un tweet que l’attaque sur les contestants était «un acte barbare», signalant que «la route vers la stabilité et le partenariat avec les États-Unis ne sera dirigée que par un gouvernement civil».

Tandis que l’ambassade américaine à Khartoum avait déclaré que «l’attaque était un mauvais choix, et qu’elle devait s’arrêter», insistant que «l’arrêt est de la responsabilité et des devoirs du Conseil militaire», ajoutant qu’après de telles attaques «les militaires ne peuvent plus gouverner le pays».

L’Union européenne

L’Union européenne (UE) a invité les responsables militaires soudanais à respecter la liberté d’expression, et à œuvrer à une transition du pouvoir aux civils, avertissant des graves conséquences de la violence.

Lors d’un communiqué, l’UE a ajouté que «l’usage de la violence dévie le parcours de l’opération politique et place le pays dans une situation dangereuse».

Le Royaume Unis

Le premier ministre britannique Jeremy Hunt a fait part de la dénonciation de son pays aux attaques, déclarant que «le Conseil militaire au Soudan est entièrement responsable de tels actes», affirmant que la communauté internationale jugera les militaires pour les incidents d’aujourd’hui.

Aussi l’ambassadeur britannique à Khartoum avait déclaré précédemment que «les informations sur l’embuscade à la place de contestation sont très inquiétantes», soulignant qu’aucune excuse ne peut permettre une telle violence.

L’Allemagne

Le ministère allemand des Affaires étrangères a annoncé son inquiétude au sujet des évolutions sanglantes à Khartoum, affirmant que «la violence utilisée contre les manifestants est impardonnable», et qu’elle doit immédiatement s’arrêter.

Il ajouta que «la dispersion violente des manifestants menace la transition du pouvoir», appelants les différentes parties soudanaises à revenir vers les tables de négociations.

La France

A son tour, la France, dans un communiqué, a dénoncé les actes de violences au Soudan, appelant à poursuivre le dialogue entre le Conseil militaire et l’opposition soudanaise pour aboutir à un accord final.

La Turquie

Ankara a déploré la situation au Soudan, demandant aux partis du conflit d’éviter la violence et de reprendre les négociations, estimant que «l’union nationale est un pas important vers la paix et la stabilité du pays».

L’Égypte

L’Égypte annonça son «soutien aux efforts qui visent à assurer un futur meilleur pour les Soudanais», refusant de dénoncer les violences, il s’est contenté d’appeler les parties au calme et à reprendre les négociations, et a exprimé «sa compassion avec les familles des victimes».

 Le Qatar

Le Qatar a fait part de sa désolation de la décision prise pour disperser les contestants à Khartoum, appelant le Conseil militaire à «cesser les violences et à être raisonnable et à organiser un dialogue ouvert pour toutes les communautés du peuple».

L’Union africaine

L’Union africaine a dénoncé les actes commis à l’encontre des manifestants proclamant une enquête immédiate et à juger les responsables, et appelant le Conseil militaire à «protéger les manifestants d’éventuelles dangers».

Les ONG

Au niveau humanitaire, l’Organisation arabe des droits de l’homme a dénoncé «l’usage de force mortelle» contre les manifestants pacifiques, estimant que le crime représentait «un génocide» dont le Conseil militaire «assume la totale responsabilité».

Aussi l’organisation internationale des droits de l’homme AFD a déclaré que «l’acte est un crime contre l’humanité, qui prévoit une catastrophe humanitaire proche».

En rappel, les manifestants soudanais, en sit-in depuis deux mois, demandent un pouvoir civil en tête du pays et refusent la dictature militaire qui réincarne l’ancien régime d’Omar El-Béchir.

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