Tunisie : Des protestataires contre les mesures de Saïed tentent d’atteindre le siège du Parlement

Des milliers de Tunisiens ont pris part, dimanche, à une manifestation dans la rue jouxtant le siège du Parlement, dans la capitale Tunis, en guise de protestation contre les mesures « exceptionnelles » du Président Kaïs Saïed. Certains manifestants ont enlevé les barrières de sécurité essayant d’atteindre le Parlement.

La manifestation fait suite à l’appel de l’initiative « Citoyens contre le coup d’Etat » d’organiser un mouvement de protestation « pour défendre la légitimité constitutionnelle et parlementaire et faire preuve de solidarité avec le pouvoir judiciaire contre les tentatives de le mettre à genou ».

Selon le correspondant de l’Agence Anadolu et des témoins oculaires, des manifestants ont enlevé les barrières de sécurité posées dans le périmètre du Parlement, dans une tentative d’atteindre le bâtiment, après avoir été empêchés par les forces de l’ordre d’y approcher.

Les protestataires ont brandi des slogans appelant à la liberté d’expression, à « faire échouer le coup d’Etat » et au retour aux institutions légitimes, dénonçant le processus entrepris par le Président Saïed.

Un fort dispositif sécuritaire a été déployé à La Place du Bardo empêchant les manifestants d’y accéder.

Samedi, l’initiative « Citoyens contre le coup d’Etat », formée d’activistes des droits de l’homme et de citoyens, a accusé les autorités du pays d’entraver l’arrivée de citoyens à la capitale pour participer à la manifestation de dimanche.

La Tunisie traverse une grave crise politique, depuis que le Président Saïed a décidé, le 25 juillet dernier, de geler les pouvoirs du Parlement, de lever l’immunité des députés et de limoger le chef du gouvernement. Il a ainsi décidé d’assumer pleinement le pouvoir exécutif, avec l’aide d’un gouvernement dont il a désigné la cheffe.

Le 22 septembre dernier, Saïed a publié le décret présidentiel n° « 117 », à l’aune duquel, il a décidé de supprimer l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois et de promulguer des lois par décret présidentiel.

La majorité des forces politiques en Tunisie rejettent les décisions de Saïed, et les considèrent comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres forces les soutiennent, les considérant comme une « rectification du processus de la révolution de 2011 », qui a renversé le régime de l’ex-président, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

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