Tunisie : Des restrictions sécuritaires pour étouffer les protestations du Front du salut national à el Mnihla

Courrier arabe

Des restrictions sécuritaires ont été imposées dimanche, dans la ville d’el Mnihla (wilaya de l’Ariana), afin de faire face aux protestations que le Front de salut national avait organisées pour rappeler son opposition au régime putschiste du président Kaïs Saïed.

Le Front a noté lors d’un communiqué : «Bien que l’autorité politique ait tenté d’empêcher le rassemblement prévu dans la région d’el Mnihla, le Front a pu organiser un rassemblement populaire et lancer son message politique pour la lutte contre le putsch».

De suite, il a remercié les habitants de la ville d’el Mnihla «pour avoir participé, soutenu et défendu les valeurs de la liberté et de l’égalité sociale, ainsi que pour avoir contribué au succès du rassemblement et repousser les milices fascistes qui soutenaient le régime».

Des restrictions et des violations

Le jour des protestations, une foule a tenté d’atteindre les rues où étaient prévus les rassemblements, mais les forces de l’ordre leur ont barré le chemin et leur ont demandé de rentrer chez eux.

Les manifestants portaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire «dégage», «à bas le putsch», «à bas Kaïs Saïed», «le peuple veut ce que tu ne veux pas».

Des accrochages ont été signalés entre les protestants anti régime et les partisans du président Kaïs Saïed, mais la sécurité présente en force ce jour-là est intervenue pour ramener le calme.

Le président du Front, Najib Chebbi, a lancé un court discours aux personnes présentes, leur déclarant : «Malgré tous, les forces de l’ordre ont tenté de conserver leur professionnalisme en sécurisant la marche». Il signala aussi : «L’autorité administrative sera attaquée en justice pour avoir empêché le rassemblement d’aujourd’hui».

Il a donné rendez-vous, aux fidèles de la liberté, le 14 janvier à Tunisie, pour une grande marche qui rappellera au régime que le peuple ne veut pas de lui.

De sa part, Abdellatif Mekki, secrétaire général du parti Travail et Réalisation (Amal wa Enjaz) a indiqué : «En interdisant le rassemblement, l’autorité politique a placé les forces de l’ordre dans l’embarras, mais la sécurité a fait son possible pour jouer son rôle du mieux qui puisse être».

D’un autre côté, Najia Ajimi, militante de la communauté civile, a confié au journal al-Araby al-Jadeed : «Nous avons été surpris par des milices composées de délinquants et d’adolescents envoyés pour cerner les protestants… Ces mêmes milices qui sont sorties le 25 juillet 2021 lors du putsch».

Les attaques des milices ont été dénoncées par plusieurs activistes, qui ont accusé le régime d’avoir comploté une déviation sécuritaire pour perturber les protestations pacifiques, tout en le portant pour responsable de la sécurité des citoyens, qui pratiquent leur droit à exprimer leur opinion.

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