Tunisie: Ennahdha appelle à la révision du budget de l’Etat pour lutter contre le Covid-19

Le Mouvement Ennahdha a appelé, lundi, le gouvernement tunisien à revoir son programme et à réviser son budget, à la lumière des implications de la crise du coronavirus et des risques qui en découlent.

C’est ce qui ressort d’une conférence de presse tenue par le président du Conseil de la Choura du Mouvement, Abdel Karim Al-Harouni, au siège du Mouvement à Tunis, pour présenter les décisions de la 39e session du Conseil de la Choura, tenue samedi et dimanche.

« Ce qui a été décidé avant la pandémie de coronavirus, ne peut plus être la base de l’action (gouvernementale) après l’avènement de la pandémie. Nous devons revoir le programme gouvernemental, ainsi que le budget de l’Etat, pour faire face à cette situation exceptionnelle avec des décisions appropriées », a déclaré Al-Harouni

Et d’ajouter : « Le gouvernement devrait établir un nouveau programme et être ouvert à la participation des blocs politiques et parlementaires, afin d’obtenir un soutien qui aboutisse à un gouvernement d’unité nationale ».

Al-Harouni a appelé à l’élaboration d’un « pacte politique et moral qui épargnerait aux membres du gouvernement et aux membres des blocs parlementaires soutenant le gouvernement les tiraillements et querelles politiques contraires à la Tunisie de l’ère de la révolution, à la Tunisie démocratique et contraires à l’unité nationale face à la menace de la pandémie de coronavirus qui menace le monde ».

Il a ainsi souligné la nécessité, pour tous les partis de la coalition gouvernementale, de demeurer attachés au principe de solidarité et d’action commune, afin de parvenir à un travail efficace pour faire face aux difficultés économiques de la phase actuelle, et de barrer la route devant toutes les tentatives de brouiller et de contrecarrer la voie de la stabilité et de la démocratie en Tunisie.

Le président du Conseil de la Choura du Mouvement Ennahdha a renouvelé sa dénonciation du « retour des campagnes médiatiques trompeuses ciblant l’expérience démocratique émergente en Tunisie, à travers la diffamation des institutions étatiques et des acteurs politiques ».

De nombreuses pages Facebook ont récemment attaqué le président du Parlement, Rached Ghannouchi, appelant également à la dissolution de l’institution législative.

Al-Harouni a également exhorté les médias à « rester attachés à l’objectivité et à l’éthique de la profession, et à ne pas impliquer le secteur dans les agendas politiques et idéologiques et ceux des centres d’influence financière locale et internationale ».

Concernant les relations internationales pendant la crise du coronavirus, Al-Harouni a salué « tous les pays qui se sont tenus aux côtés de la Tunisie, que ce soit la Turquie, le Qatar, l’Algérie ou l’Union européenne ».

Dimanche, la Tunisie avait enregistré 1 013 cas de coronavirus, dont 42 décès et 328 guérisons.

Concernant les décisions du Conseil de la Choura relatives à la crise libyenne, Al-Harouni a souligné que « le Mouvement Ennahdha soutient tout compromis politique entre les frères libyens qui évite le recours aux armes », soulignant le rôle positif de la Tunisie et de l’Algérie dans la résolution de cette crise régionale.

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