Tunisie : La justice militaire ordonne la prison pour des avocats et anciens députés ayant défendu une citoyenne interdite de voyager

Courrier arabe

La justice militaire tunisienne a annoncé, vendredi, des peines de prison à l’encontre de 5 avocats et anciens députés, mis en cause dans l’affaire de l’aéroport international de Tunis-Carthage.

L’affaire date du 15 mars 2021, et à l’époque des avocats et des députés de «la Coalition al-Karama» se sont accrochés avec les agents de sécurité de l’aéroport, après que ces derniers aient injustement interdit une citoyenne tunisienne de voyager.

Ces informations ont été publiées sur le compte Facebook d’Ines Harrath, avocate et membre du comité chargé de défendre les accusés.

« Lors d’une audience tenue aujourd’hui, la Cour d’appel militaire a prononcé son verdict concernant  «l’affaire de l’aéroport» », avait-elle annoncé.

Elle a signalé que «Seifeddine Makhlouf, le président du bloc parlementaire de la Coalition al-Karama (18 sièges sur 217 dans le Parlement dissous), a été condamné à un an et deux mois de réclusion avec effet immédiat», et que «Mahdi Zagrouba a été condamné à 11 mois de prison avec effet immédiat et 5 ans d’interdiction d’exercer le droit».

Elle ajouta : «Le tribunal militaire a également condamné les députés de la Coalition al-Karama, Nidal Saoudi, à 7 mois de prison, Meher Zid et Mohamed Affes à 5 mois de prison, et a prononcé un non-lieu en faveur d’Abdellatif Aloui».

«Les verdicts sont définitifs et sans appel», avait dénoncé Harrath lors d’une vidéo postée sur son compte, en estimant que «les condamnations sont cruelles et injustes, d’autant plus qu’elles émanent d’un tribunal militaire».

Elle a déclaré : «Nous continuerons notre lutte, et nous défendrons nos collègues avocats et représentants de la Coalition al-Karama, qui refusent le putsch».

Il est à préciser que le 15 mars 2021, les accusés étaient intervenu pour défendre une citoyenne tunisienne interdite de quitter le pays et affichée S17 par les autorités. La note S17 date de l’ancien régime, elle signale que la personne est soupçonnée d’avoir des liens avec des groupes terroristes.

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