Tunisie : Les hommes de l’ancien président éloignés du gouvernement

Courrier arabe

En Tunisie, la destitution des ministres «Abdelkrim Zbidi» de la Défense, et «Khemaies Jhinaoui» des Affaires étrangères, ainsi que celle de «Hatem Ferjani» le secrétaire d’État, annoncée mardi, a suscitée des questions au sujet de ses raisons, laissant penser à des arrangements, qui préconisent la formation du nouveau gouvernement.

Lundi, après que le président de la république avait reçu le ministre allemand des Affaires étrangères «Heiko Maas», les observateurs ont remarqué l’absence de «Khemaies Jhinaoui», à travers les photos publiées par la présidence de la république, se posant plusieurs questions à son sujet.

Sur ces évolutions, «Samir Abdellah» un ancien ambassadeur, et un dirigeant au parti «Tahya Tounes» a noté sur sa page officielle, que «la réception du ministre allemand, en l’absence de son homologue tunisien, contredisait les protocoles politiques et s’opposait à la continuation de l’état».

C’est alors un communiqué, diffusé par la présidence du gouvernement tunisien, qui vient d’annoncer la décision, «prise après des discussions avec le président de la république, «Kaïs Saïed», et en fonction des articles 92 et 89 de la constitution», nommant l’actuel ministre de la Justice «Mohamed Karim El Jamoussi» au ministère de la Défense, et le secrétaire d’État «Sabri Bashtabji» au ministère des Affaires étrangères.

Par ailleurs, un document affirmant la destitution de «Khemaies Jhinaoui» a été publié sur les réseaux sociaux, signalant qu’il avait entrepris cette décision car il était «incapable de poursuivre ses fonctions, et de faire l’équilibre entre le respect des normes diplomatiques, et la défense des institutions de l’État et de l’intérêt du peuple».

Un nouveau commencement

Selon les observateurs, la destitution du secrétaire d’État «Hatem Ferjani» au même moment que les deux ministres, indique clairement la volonté d’éloigner l’équipe qui était au service de l’ancien président «Béji Caïd Essebsi».

Ils expliquent que le président Kaïs Saïed et le premier-ministre «Youssef Chahed» s’étaient entendus au sujet de l’éloignement, et affirment que «même si «Abdelkrim Zbidi» était proche de Saïed, son conflit avec Youssef Chahed, déclenché lors des élections présidentielles, lui a coûté cher».

Sur ce, il importe de noter que des sources diplomatiques tunisiennes affirment que la décision de destitution reflète les conflits, qui ont atteint leur apogée entre certaines personnalités politiques, et signalent que la situation risque de s’aggraver encore plus, annonçant que la formation du nouveau gouvernement, sera l’une des tâches les plus complexes qui attendent le parti Ennahdha, vainqueur des dernières élections législatives.

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