Tunisie : L’Union du travail met en garde contre la « manipulation » des libertés en Tunisie

L’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a annoncé, jeudi, que la grève prévue dans le secteur public le 16 juin est « réfléchie », mettant en garde contre la « manipulation » des libertés dans le pays.

C’est ce qui est ressorti de la déclaration de Noureddine Tabboubi, Secrétaire général de l’UGTT (la plus grande organisation syndicale du pays), lors d’une manifestation syndicale dans la ville de Sfax (sud), rapportée par la correspondante de l’Agence Anadolu.

Le responsable syndical a déclaré que « la décision de la grève générale dans le secteur public, qui sera mise en œuvre le 16 juin courant, est délibérée sous le titre Dignité des Travailleuses et Travailleurs. »

Mardi, l’Union générale tunisienne du travail avait annoncé, une grève générale du secteur public pour le 16 juin prochain, afin de réclamer le retrait d’une circulaire gouvernementale relative aux négociations avec les syndicats.

Tabboubi a souligné: « nous allons déployer tous les efforts pour défendre les revendications de la classe ouvrière, coûte que coûte ».

Et le syndicaliste d’ajouter en avertissant « si vous manipulez les libertés, la liberté d’expression et d’organisation, la Liberté syndicale et le droit de grève, nous serons là. Nous ne sommes pas qu’une organisation d’augmentation de salaires ».

Tabboubi a appelé « le président Saïed à faire part de la réalité de la situation économique du pays au peuple ».

Aucun commentaire immédiat n’a été émis des autorités tunisiennes concernant ces déclarations, cela dit elles réaffirment généralement leur attachement aux libertés et leur souci d’améliorer la situation économique du pays.

Cela survient à la lumière d’une crise économique en Tunisie, et d’une grave crise politique depuis juillet dernier, lorsque le président Saïed avait commencé à imposer des mesures exceptionnelles, notamment la destitution du gouvernement, la dissolution du Parlement et du Conseil judiciaire ainsi que la promulgation de lois par décrets présidentiels.

Les forces tunisiennes considèrent comme étant un « coup d’État contre la Constitution », alors que d’autres forces les considèrent comme étant une « restauration du processus de la révolution de 2011. » Quant à Saïd, qui a entamé en 2019 un mandat présidentiel de 5 ans, il a considéré ses actions « des mesures prises dans le cadre de la Constitution pour protéger l’État « d’un péril imminent ».

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