Tunisie: Saïed démet de ses fonctions le secrétaire général de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption

Le Président tunisien Kaïs Saïed a émis vendredi un décret présidentiel portant révocation du secrétaire général de l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (INLUCC/constitutionnelle), Anouar Ben Hassen.

C’est ce qui ressort d’un communiqué succinct publié par la Présidence de la République, dont l’Agence Anadolu a obtenu copie.

Le communiqué indique que Saïed « a émis un décret présidentiel mettant fin aux fonctions du secrétaire général de l’INLUCC, Anouar Ben Hassen ».

« Le chargé des affaires administratives et financières de l’Instance (dont le nom n’a pas été mentionné) devrait assurer les activités de gestion au sein de l’INLUCC, de manière provisoire », précise le communiqué.

La Présidence tunisienne n’a pas expliqué les motifs de cette décision.

Selon des médias locaux, le ministre chargé de gérer le département de l’Intérieur, Ridha Gharsallaoui, avait ordonné plus tôt vendredi l’évacuation des locaux de l’INLUCC, au milieu d’un dispositif sécuritaire imposant et en présence du gouverneur de Tunis, Chedly Bouallegue.

Fin juillet, la justice tunisienne avait ouvert une enquête contre l’ancien président de l’INLUCC, Chawki Tabib, portant sur des faits de « suspicion de fraude et usage de faux ».

L’instance constitutionnelle a été créée en 2011, pour succéder à la « Commission d’enquête sur les affaires de malversations et de corruption » mise en place immédiatement après la révolution qui a renversé le régime de l’ancien Président Zine El Abidine Ben Ali.

La Tunisie est en proie à de graves dissensions politiques depuis que Saïed a décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, et de geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, dans le cadre de mesures d’exception justifiées par la détérioration de la situation économique et l’incapacité de l’Exécutif à gérer la crise pandémique.

Certains partis politiques, dont le mouvement d’obédience islamique « Ennahdha », ont considéré lesdites mesures comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres y ont été favorables, estimant qu’il s’agissait d’une « rectification du processus révolutionnaire ».

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