Un député européen fustige le prolongement des mesures d’exception en Tunisie

Un député européen a appelé mardi la Commission européenne à examiner immédiatement les mesures permettant de garantir le retour à la voie constitutionnelle en Tunisie, après la décision du Président tunisien Kaïs Saïed de prolonger les mesures d’exception « jusqu’à nouvel ordre ».

C’est ce qui ressort d’une série de tweets et d’un enregistrement vidéo postés sur le compte Twitter de Michael Gahler, rapporteur permanent du Parlement européen et membre du Groupe du Parti populaire européen (Démocrates-Chrétiens).

« C’est avec horreur que j’ai appris la nouvelle sur la prolongation de la suspension du Parlement tunisien à durée indéterminée(…)Je condamne cette démarche dans les termes les plus forts. C’est une attaque contre le cœur de la démocratie tunisienne », a tweeté Gahler.

Le député européen a appelé à cet effet « la Commission européenne à examiner immédiatement les mesures possibles qui peuvent être prises pour garantir le respect de la Constitution tunisienne ».

« Il faut un dialogue nationale au lieu des actes unilatéraux anticonstitutionnels », a préconisé Gahler.

Le Président tunisien Kais Saïed avait décidé, lundi, de prolonger les mesures d’exception prises le 25 juillet au soir, « jusqu’à nouvel ordre ».

La Présidence tunisienne a indiqué dans un communiqué succinct que le chef de l’Etat Kaïs Saïed « a émis un décret présidentiel portant prolongation des mesures d’exception prises en vertu du décret présidentiel n° 80 de 2021 portant suspension des activités de l’Assemblée des Représentants du Peuple et la levée de l’immunité parlementaire de tous ses membres, jusqu’à nouvel ordre ».

Et d’ajouter que Saïed « s’adressera, dans les prochains jours au peuple tunisien ».

La Tunisie est en proie à de graves dissensions politiques depuis que Saïed a décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, et de geler les pouvoirs du Parlement, dirigé par le mouvement Ennahdha, pour une durée de 30 jours, dans le cadre de mesures d’exception justifiées par la détérioration de la situation économique et l’incapacité de l’Exécutif à gérer la crise pandémique.

Certains partis politiques, ont considéré lesdites mesures comme un « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres y ont été favorables, estimant qu’il s’agissait d’une « rectification du processus révolutionnaire ».

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