Une vidéo publiée sur les réseaux sociaux déclenche une crise entre l’Égypte et le Koweït

Courrier arabe

Une vidéo, diffusée jeudi sur les réseaux sociaux, et où un jeune égyptien demandait à des gens de brûler le drapeau du Koweït en échange de 500 dollars, a suscité plusieurs réactions, qui ont dénoncé une atteinte à l’image du Koweït, alors que des appels indignent une mal interprétation et des tentations pour diviser les deux peuples frères.

Bien que les autorités égyptiennes ont arrêté le réalisateur de la vidéo, qui a présenté des explications et des excuses, le Koweït, «en signe de représailles», selon plusieurs activistes, a placé l’Égypte sur la liste des pays contaminés au coronavirus et a refusé d’accueillir les voyageurs venus de l’Égypte.

La vidéo qui a fait polémique

Jeudi, un jeune égyptien a publié une vidéo sur les réseaux sociaux, présentant sous forme d’une expérience sociale le drapeau du Koweït aux passants dans la rue et leur demandant de le brûler en échange de 500 dollars.

Toutes les personnes sollicitées lors de la vidéo avaient refusé de mettre le feu «à un drapeau frère», reflétant selon les observateurs «l’amour et l’union qui lient les deux peuples arabes et musulmans».

L’étincelle qui a allumé la flamme

Vendredi, l’ambassade du Koweït au Caire a signalé que «l’acte présenté dans la vidéo était nuisible et inacceptable pour le Koweït et son symbole national», mettant en garde contre «les effets qu’il pourra engendrer sur les relations fraternelles des deux pays».

L’agence de presse du Koweït (KUNA), nota «le communiqué de l’ambassade du pays au Caire signala avoir suivi avec grande indignation les clips qui ont été diffusés jeudi et au cours des quels des appels pour brûler le drapeau du Koweït furent lancés».

«L’acte odieux a suscité le mécontentement du cercle officiel et populaire de l’Etat du Koweït», nota le communiqué, en appelant le gouvernement égyptien «à entreprendre les mesures adéquates et à agir rapidement».

Le concepteur de la vidéo s’explique

Samedi, les autorités égyptiennes ont interpellé le concepteur de la vidéo, qui a présenté ses excuses aux médias locaux et qui expliqua : «Je n’ai jamais eu l’intention de faire du mal, la vidéo a été mal interprétée et je m’excuse pour l’acte que j’ai commis».

«Je voulais démontrait que bien que les gens étaient prêts à faire n’importe quoi pour avoir de l’argent, personne n’a voulu brûler le drapeau de nos frères», avait-il ajouté, en présentant ses excuses au peuple du Koweït.

«Non à la division des deux peuples»

Dès lors, les internautes ont baptisé plusieurs hashtags tel ; «#انا_مصري_بحب_الكويت» (je suis égyptien et j’aime le Koweït), «#مصر_الكويت_وطن_واحد» (l’Égypte et le Koweït, un seul pays) ou encore «#لا_للفتنة_بين_مصر_والكويت» (non à la division entre l’Égypte et le Koweït) et «#مصر_الكويت_اخوة» (l’Égypte et le Koweït sont des frères), tentant d’absorber la division et de sortir avec le moins de dégâts possibles.

Dandrawy Elhawary, le rédacteur exécutif du journal égyptien, al-Yawm al-Sabee, nota : «Les frères peuvent se disputer sur une opinion, se blâmer en cachette ou en publique, mais ils resteront des frères, et dans leurs veines coulent le même sang de la bravoure et du sort commun».

De sa part, l’activiste Sara Fahmi a écrit : «… Les Égyptiens ne brûleront jamais le drapeau d’un pays frère. Avant de s’enflammer, nous devons trouver celui qui cherche à faire de la vidéo une affaire».

Elle a publié des captures d’écran, démontrant que le concept de la vidéo fut adopté par plusieurs autres personnes dans d’autres pays arabes, et demandant «à enquêter avec eux pur identifier la partie responsable».

Et même si les comptes, se présentant majoritairement du Koweït avaient félicité la position de leur gouvernement, nombreux ont rappelé que «ces derniers étaient leurs frères et que l’alliance qui unie les deux peuples était bien plus forte pour se laisser emporter par une vidéo».

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