Amnesty International : «Le président tunisien doit lever l’interdiction de voyage arbitraire»

Courrier arabe

Amnesty International a demandé au président tunisien, Kaïs Saïed, «de respecter le droit des Tunisiens à la liberté de déplacement», en dénonçant les interdictions de voyage qu’il avait imposé à plusieurs personnalités, depuis le 25 juillet dernier.

Amnesty signala lors d’un rapport publié sur son site électronique, que «pas moins de 50 personnes, dont des juges, de hauts fonctionnaires de l’Etat, des employés au service civil, des hommes d’affaires et un député avaient été interdit de voyager», en affirmant que «les autorités avaient agi sans autorisation juridique ou ordre écrit».

Il est à noter que la loi tunisienne affirme clairement que «l’autorité juridique est la seule autorité qui peut ordonner des interdictions de voyage». La loi exige également que les raisons pour lesquelles la personne a été privée de voyage soient révélées à cette dernière, et qu’elle soit rapidement informée de la décision, pour qu’elle ait le temps de déposer un recours.

«Ces mesures ne sont pas justifiées»

La directrice du bureau du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord à Amnesty, Hiba Merif a déclaré : «Le fait que le président ait gelé le travail du Parlement à un délai indéterminé ne peut pas servir de prétexte pour détruire la justice, ou pour justifier les violations des droits et des libertés commises au pays».

Elle a précisé : «Les autorités tunisiennes ont interdit plusieurs personnes de voyager, sans ordre juridique», dénonçant «une violation des droits à la liberté de déplacement».

«Même dans les cas les plus extrêmes, la personne doit être capable de consulter les preuves sur lesquelles se base l’interdiction de voyage, et doit avoir le droit de déposer un recours», avait-elle ajouté.

Et dans un temps où le président Kaïs Saïed explique que «les mesures avaient été entreprises pour que les personnes représentant une menace à la sécurité du pays, ou celle impliquées dans des affaires de corruption, ne puissent pas quitter le pays», Amnesty affirme que «dans les 50 cas qu’elle a révisé, aucune plainte n’était portée contre les personne et aucun enquête avec elles, n’était en cours».

Amnesty signala aussi que «les personnes interdites de voyage furent informé verbalement par les gardes à l’aéroport, et contrairement à ce qu’exige la loi, elles n’avaient reçu aucun document officiel».

Sur ce, l’ONG appela à Kaïs Saïed et les autorités concernées, en Tunisie, «à mettre fin à l’utilisation arbitraire de l’interdiction de voyage et à respecter la liberté d déplacement».

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