Après l’arrestation d’un groupe français armé aux frontières tuniso-libyennes, le soutien de la France à la Libye à t-il été dénoncé?

Courrier arabe

Un groupe de treize diplomates possédant la nationalité française ont été interpellés, et des armes ont été saisies à un passage frontalier entre la Tunisie et la Libye.

A savoir que les gardes de frontières ont arrêté un premier groupe composé de onze personnes de nationalités européennes différentes possédant des passeports diplomatiques et des notes verbales en date du 14.04.2019, a indiqué Abdelkrim Zbidi, le ministre tunisien de la défense.

Les diplomates ont entré en Tunisie via la frontière tuniso-libyenne, en acceptant de remettre leurs armes, mais les gardes des frontières ont découvert par la suite d’autres armes et munitions non déclarées dans une des voitures utilisées pour assurer leurs transport.

Le deuxième groupe qui comprend 13 personnes armées de nationalité française, sous couvert diplomatique, a tenté d’infiltrer le territoire tunisien à bord de 6 véhicules tout terrains, en refusant de rendre les armes dont ils disposaient.

Les munitions qui étaient en leurs possession ont été mises en sécurité dans la caserne de Ben Guerdane, rassure le ministre tunisien de la défense, en insistant sur les efforts fournis par l’armée des frontières.

L’écrivain et analyste politique libyen « Salah Bakouche » a affirmé qu’il n’est plus secret le soutien de la France au général à la retraite Khalifa Haftar, en soulignant que du moment ou elle a invité ce dernier à un débat de table ronde avec le chef du Gouvernement d’Union Nationale (GNA) Fayez Al-Sarraj, elle a donné un caractère politique si haut à l’affaire, et cela, en présence du président français Emmanuel Macron.

L’analyste a indiqué dans ses déclarations via l’émission « Ma waraa el-Khabar » de la chaine de television Al-Jazeera que les excuses de la France sont incroyables du point de vue rationnel et historique, en mettant l’accent sur des événements qui ont confirmé l’implication française -selon même des responsables français-, au sujet du soutien des milices de Haftar.

Il a également protesté les affirmations de la France, disant que les diplomates qui ont tenté de franchir les frontières tuniso-libyennes avaient pour but à la base de protéger des responsables français au niveau de l’ambassade de France à Tripoli, en se demandant sur l’identité de ces dits responsables, et sur les raisons pour lesquelles les diplomates ont choisi de rallier la Tunisie par route à bord de six voitures tout-terrains .

Il a ajouté que la France est en train de suivre un double jeu dans l’affaire libyenne, d’un côté, avoue avoir des services de renseignement sur le territoire libyen, et d’un autre nie avoir soutenu Haftar.

Soutien de renseignement
Dans le même contexte, l’expert stratégique de sécurité tunisienne Hichem Al-Mouadab voit que les diplomates armés français avaient le but de fournir aux forces de Haftar des appareils de renseignement sophistiqués pour espionner les sites militaires, et pour lui arriver en aide logistique et en matière de renseignement.

L’expert a critiqué les états arabes qui financent les opérations militaires, en insistant sur le fait que la France ne le fait guère gratuitement.

De sa part, la journaliste française spécialisée dans les affaires de la Libye Hélene Bravin a défendu la position de son pays en soulignant que ce groupe avait déplacé à bord pour protéger l’ambassade de France à Tripoli.

De plus, la journaliste a démenti « toutes rumeurs » indignant la France par le soutien de Haftar, en assurant qu’elle l’aide en matière de lutte contre les groupes et milices terroristes, et en insistant sur le fait de trouver une solution politique et pacifique visant à une organisation des élections.

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