Ce que demande le Qatar pour résoudre la crise du Golfe, selon son ministre des Affaires étrangères

Courrier arabe

Le ministre qatari des Affaires étrangères, «Mohamed bin Abderrahman al-Thani» a levé le voile sur les demandes proclamées par son pays, pour aboutir à la résolution de la crise du Golfe, qui persiste dans la région depuis 2017, suite au blocus imposé à Doha, par Riyadh, Manama, Abu-Dhabi et le Caire.

Lors d’une interview accordée à la chaîne américaine «CNN», le ministre qatari a affirmé que la crise était en voie de résolution, et parla de négociations entretenues par les responsables de son pays, avec les Saoudiens.

«Au Qatar, nous voulons comprendre les accusations, qui nous ont été lancées, nous voulons les étudier minutieusement, pour trouver des solutions, qui nous protégerons au futur d’une autre crise potentielle», avait mentionné le ministre.

Retour sur les accusations lancées au Qatar

L’une des principales accusations, prétendait que «Doha» entreprenait des relations avec des groupes terroristes, et en assurer le financement, citant le groupe des «Frères musulmans» comme l’un de ses favoris.

Et en réponse aux informations qui signalèrent que le Qatar envisageait de couper ses relations avec le mouvement islamiste, comme signe de bonne foi pour résoudre la crise, le ministre a certifié que son pays n’avait jamais eu de relation directe avec le mouvement.

Il continua en déclarant: «Nous ne soutenons pas les Frères musulmans, nous sommes un pays et non pas un parti politique, donc nous n’avons pas de relations avec eux. Mais lorsqu’ils arrivent au pouvoir, comme fut le cas en Égypte et en Tunisie, nous sommes contraints de traiter avec eux».

Il expliqua que son pays insistait à aider les pays et les peuples du monde, et se devait de respecter les choix des autres, et ne jamais leur imposer «que choisi ou pas».

«Mohamed bin Abderrahman al-Thani» continua en parlant du financement des organisations terroristes, et rappela que «la communauté internationale et les alliés du Qatar avaient prouvé que l’affaire était complétement infondée».

Le Qatar est-il prêt à tourner la page ?

Le ministre Qatari souligna le fait que «la crise actuelle n’était pour le bien de personne», il déclara: «Nous nous attendons à des résultats qui garantiront la dignité de tous les pays du Golfe, et assureront leur unité», en indiquant que son pays prônait l’unité régionale, et qu’il était disposé à protéger le Conseil de coopération des États du Golfe (CCG), contre les éventuels risques des crises futures.

Le ministre qatari a martelé que Doha s’impatiente pour tourner cette page, mais insista sur le fait qu’elle exigeait des engagements garantissant qu’une telle situation ne se reproduira jamais.

Il déclara que dans le but de résoudre la crise, le Qatar était disposé à discuter sur tous les niveaux, à l’exception des affaires en relations avec la souveraineté du pays, sa politique intérieure, ainsi que ses choix diplomatiques.

Où en est Doha dans son parcours vers la résolution ?

Sachant qu’il est impossible de préciser si la résolution de la crise dans les mois à venir, les quelques jours où les années, «Mohamed bin Abderrahman al-Thani» nota que les négociations n’étaient qu’au stade primaire.

Il expliqua que plusieurs choses s’étaient passées, durant les deux dernières années (de la crise), «de ce fait, nous avons besoins de temps, pour reconstruire la confiance» avait-il résumé.

Comment répondre aux attaques du ministre émirati ?  

Précédemment, le ministre émirati des Affaires étrangères, «Anwar Gargash», avait annoncé lors d’un tweet, sur son compte officiel, que «se basant sur des divulgations qataries», Doha cherchait à résoudre la crise du Golfe, avec Riyadh, sans consulter les trois autres capitales inclues dans la crise (Manama, Abu-Dhabi et le Caire), signalant qu’«un tel acte visait à détruire l’unité des États du Golfe et le CCG».

Et pour commenter ces propos, le ministre qatari des Affaires étrangère qatari, a précisé: «Avec tous mes respects au ministre émirati, les négociations avec l’Arabie saoudite ne sont pas des «divulgations qataries»», affirmant que la nouvelle avait été clairement annoncée à travers des communiqués officiels.

Il nota également que son pays n’était celui qui unifie, ou qui disperse les États du Golfe, et précisa qu’«il était des droits de Riyadh et de Doha de discuter au sujet des affaires sources de troubles dans les relations des deux pays».

«Mohamed bin Abderrahmane al-Thani» a affirmé: «Le Qatar ne néglige aucun des autres pays, mais l’Arabie saoudite est actuellement le seul canal que nous avons, pour négocier au sujet de la résolution de la crise».

Doha négocie-t-elle avec Riyadh sous pression ?

À la fin de l’interview, et parlant des raisons, à l’origine de l’avancée fluide des négociations entre Doha et Riyadh, le ministre qatari nota: «Nous avons remarqué que nos alliés étaient mécontents vis-à-vis de la situation actuelle au Golfe, et nous non plus».

Il conclut ses propos: «Les discussions ne résultaient pas de pressions, mais qu’elles témoignaient de la bonne fois des deux côtés, désireux à parvenir à une résolution constructive» avait-il résumé.

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