Égypte : 1099 violations des droits des détenus en deux mois seulement

Courrier Arabe

Des statistiques bien étayées de l’organisation « Committee for Justice » (organisation égyptienne indépendante des droits de l’Homme) ont révélé la perpétration de 1099 violations des droits des prisonniers dans un rapport de surveillance des centres de détention officiels et durant mars-avril 2019.

Selon le rapport, parmi ces 1099 cas de violations, 877 cas ont été recensés en mars et 220 en avril.

L’arrestation arbitraire et la négligence médicale figurent au premier rang des violations. La prison « Tora » et celle de « al-Qanatir » pour les femmes ont enregistré le plus grand nombre des atteintes aux droits de l’Homme durant ces deux mois.

La directeur exécutif de « Committee for Justice », Ahmed Mofreh, dans une déclaration à Al-Jazeera a insisté sur le fait que du point de vue du droit, l’entière responsabilité de la situation des détenus retombe sur les autorités égyptiennes. Il a assuré que l’organisation continuera à surveiller la situation des détenus.

Mofreh estime qu’il est important pour les autorités d’engager un dialogue pour bâtir des lois cohérentes qui mettraient fin aux violations et empêcheraient l’impunité.

En Mars, 470 cas de disparitions forcées ont été constatées dont 75 personnes issues du gouvernorat d’al-Charqiya en plus de 121 arrestations arbitraires dont 29 femmes, 18 mineurs, 7 syndicalistes, 5 avocats et activistes politiques. La capitale a enregistré le plus grand nombre des arrestations arbitraires avec 47 cas.

Durant le même mois, on a recensé également: 7 décès à l’intérieur de différents centre de détention, 57 cas de négligences médicales à l’intérieur de 9 centres de détention différents, 8 cas d’isolement cellulaire, 164 cas de mauvaises conditions de détention, 39 cas de tortures dont 36 commis à l’intérieur de la prison de Tanta.

Pour le mois d’avril 2019, « Committee for Justice » a recensé 220 violations dont 55 cas de disparitions forcées, 49 arrestations arbitraires, 29 cas de détention dans des conditions difficiles, 8 cas de mort à l’intérieur des centres de détention dont 6 à cause de négligence médicale et 2 résultant de suicide en plus de 24 détenus souffrant d’absence de prise en charge médicale.

Il est à rappeler que depuis le coup d’État fomenté en 2013 sous la direction de Abdel Fattah al-Sissi, la situation des droits de l’Homme dans ce pays a connu une dégradation sans précédent dénoncée par toute la communauté internationale ainsi que par de nombreuses ONG.

Au cours de ces dernières années, l’Égypte a obtenu de faibles indicateurs sur le respect de l’état de droit, l’intégrité de la justice ainsi que la liberté d’expression et de presse.

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