Égypte : 6 présumés terroristes tués et al-Sissi accuse « l’islam politique de semer l’anarchie »

Courrier arabe

Le ministre de l’intérieur a annoncé mardi dans un communiqué le meurtre de six membres de l’organisation des Frères Musulmans interdite en Égypte, indiquant que les présumés terroristes ont été tués dans « des échanges de tirs avec les forces de police au cours d’une descente sur leur repaire dans la ville du 6 octobre ».

Le ministère a ajouté qu’ils « préparaient la perpétration d’une série d’attentats terroristes pour la période à venir ». Cela intervient pendant qu’al-Sissi a déclaré lors de sa rencontre avec Trump à New York que « l’islam politique est à l’origine de l’anarchie dans la région ».

En marge des travaux de l’Assemblée générale des Nations Unies, Trump a commenté les manifestations en Égypte en considérant que cela est susceptible de survenir dans tous les États. Il a ajouté que l’Égypte a « un grand leader ».

Des affiches réclamant le départ d’al-Sissi

Simultanément, des affiches ont apparu mardi dans les rues comme Al-Matariyah au Caire et Embabeh à Gizeh réclamant le départ d’al-Sissi.

Dans un contexte similaire, les forces de sécurité avec leurs véhicules blindés ont été déployées au centre du Caire. Des membres de la sécurité insepctaient les smartphones de la plupart des passants, notamment les jeunes, dans la place Ramsès, en vérifiant en particulier les applications Facebook et Twitter. Plusieurs internautes ont assuré mardi matin que ces deux réseaux sociaux ont été partiellement bloqués.

Par ailleurs, les forces de sécurité ont perquisitionné à l’aube plusieurs maisons dans les gouvernorats du Caire, al-Charqiyah, Dakahlia, Alexandrie, Suez, et Gharbeyah, pour arrêter des militants et des membres de partis politiques de l’opposition, et pour prendre en otage les membres de famille de ceux qui n’ont pas été retrouvés, après les avoir battus et intimidés.

À propos des personnes portées disparues, les avocats ont assuré que le fait que des familles n’arrivent pas à retrouver leurs proches arrêtés dans les rues et sur les places publiques, ou bien appréhendés à leur domicile constitue un « crime », appelant les services de sécurité à révéler immédiatement leurs lieux de détention et leur situation juridique.

De son côté, le ministre égyptien de la Défense, le général Mohamed Zaki a déclaré lors d’une réunion avec un groupe des forces militaires et navales du Nord: « les membres des forces armées ont juré de défendre la patrie au prix de leur vie, et nous allons résolument lutter contre tous ceux qui tentent de porter atteinte à la sûreté de l’Égypte ».

Des centaines de détenus

Il est à noter que les arrestations arbitraires ont été intensifiées ces derniers jours dans le pays comme l’ont affirmé plusieurs organisations de société civile telles que le Réseau Arabe des Droits de l’Homme qui a recensé 370 détenus depuis vendredi dernier. Le mouvement des jeunes du 6 avril à son tour a dénombré 300 détenus. Quant au Centre égyptien des droits économiques et sociales, il a porté le nombre à 516 détenus.

Rappelons que l’entrepreneur et acteur égyptien Mohammed Ali a invité les Égyptiens à organiser des manifestations de masse vendredi prochain pour réclamer le départ d’al-Sissi après le succès de son appel lancé la semaine dernière.
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