Égypte : 8 ans après les massacres de Rabia, Amnesty International appelle au jugement des coupables

Courrier arabe

À l’occasion du 8ème anniversaire des massacres de Rabia, Amnesty International a appelé les autorités égyptiennes à présenter et à juger les coupables ayant commis des crimes contre les partisans de l’ancien président, Mohamed Morsi, lors de la dispersion du sit-in, le 14 août 2013.

Lynn Maalouf, la sous-directrice du bureau régional d’Amnesty International au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, a déclaré : «Les autorités égyptiennes ne font rien pour juger les membres des forces de l’ordre qui ont tué pas moins de 900 personnes, lors de la dispersion violente des sit-in de 2013».

Elle ajouta : «Il est clair que les autorités égyptiennes cherchent à protéger les forces de l’ordre contre toute poursuite, à l’ombre du rôle qu’elles ont joué lors des massacres de Rabia, préférant de se venger contre les survivants et les familles des victimes et toute personne qui ose critiquer la situation catastrophique des droits de l’homme en Égypte».

Elle appela le pouvoir au Caire à entreprendre des mesures pour présenter les criminels à la justice, leur indiquant que «si l’émancipation de la justice se poursuivait, ces terribles évènements poursuivront l’Égypte à jamais».

Des condamnations à mort à l’encontre des personnes interpellées

La responsable d’Amnesty indiqua également que «12 des personnes interpellées lors du sit-in, dont des dirigeants des Frères musulmans, avaient été dernièrement condamnées à mort par la justice égyptienne», signalant que «la exécutions risquaient d’avoir lieu à tout moment sans avertissement, la cour de cassation avait approuvé la sentence et le président Abdel Fatah al-Sissi avait signé les documents».

L’ONG appela les autorités à annuler les condamnations à mort et leur demanda de mettre fin à l’utilisation de cette sentence comme moyen pour terroriser les opposants politiques.

Elle avait également sollicité l’intervention de la communauté internationale pour mettre la pression à al-Sissi afin d’annuler les condamnations à mort.

Il est à rappeler que le 24 août 2013, les forces de l’armée et de la police avaient dispersé un sit-in à la place Rabia, le bilan de l’intervention, selon les autorités égyptiennes était de 632 morts dont 8 policiers, bien que des ONG signalèrent que l’affaire avait fait plus de mille morts.

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