Égypte : Le coronavirus et ses nuances entre le communiqué officiel et le bilan sur terrain

Courrier arabe

En Égypte, plusieurs activistes et observateurs ont affirmé que «les communiqués annoncés par les autorités au sujet des cas contaminés et des décès liés au coronavirus étaient complètement différentes de la catastrophe sur terrain», accusant le gouvernement «de négliger une situation qui risque de déclencher une catastrophe».

Les observateurs estiment que «l’Égypte traite la crise du coronavirus d’une manière déplorable» et signalent que «la situation est sur le point de virer vers la catastrophe, si le gouvernement n’agit pas et ne met pas en place un plan en urgence pour gérer la crise».

Bien que la ministre égyptienne de la Santé, Hala Zayed, ait signalé, lundi dernier, lors d’une conférence de presse, que «le nombre de cas infectés au coronavirus enregistrés au pays, n’était que le dixième du total des cas enregistrés dans le monde», les observateurs ont indiqué que «la situation réelle était plus dramatique».

Le 13 décembre 2020, des médias locaux avaient rapporté, selon un responsable au ministère de la santé, que «près de 60 laboratoires affiliés au ministère de la Santé organisaient près de 3 mille tests de coronavirus par jour», expliquant «qu’avec un nombre pareille de dépistage, le bilan communiqué par le ministère ne pouvait pas être réel».

«Les statistiques officielles signalent que les décès dus au coronavirus étaient estimés à près de 7800 cas, alors que certains sont persuadés que le nombre est bien plus élevé», ajouta la source, en précisant : «Des rapports officiels indiquèrent qu’une augmentation de près de 60 mille décès en plus fut enregistrée, au pays, entre mai et juin 2020, par rapport aux années précédentes, laissant les observateurs penser que le coronavirus serait la cause de cette augmentation».

Des sources à l’hôpital confirment le chaos

De même, une source travaillant dans l’un des hôpitaux publics du delta du Nil a signalé que «les urgences recevaient chaque jour près de 100 cas suspectés d’être infectés par le coronavirus».

La source tenue à rester anonyme affirma aux médias que «l’hôpital où elle travaillait avait enregistré 7 décès dimanche, 3 janvier 2021».

Nous pensons que les décès étaient dus au coronavirus, bien que rien ne fut confirmé car le ministère n’avait pas autorisé les tests pour ces cas», avait-elle confié.

De sa part, l’ancien secrétaire général de la caisse du Syndicat des pharmaciens, Ahmad Rami al-Houfi, a indiqué à al-Jazeera.net que «la situation était catastrophique au pays, accusant le régime de nier les faits réels».

«Alors que le Caire a réservé 953 tests pour 100 mille citoyens, la Jordanie a réservé une quantité 25 fois plus que la nôtre, l’Irak 9 fois plus et la Libye 6 fois plus», avait-il souligné en déplorant la négligence du gouvernement.

Il souligna toutefois que «9 médecins furent interpellés pour avoir publié des appels demandant l’amélioration des conditions de travail», regrettant le fait que «le régime égyptien se mobilise pour étouffer les appels à l’aide au lieu d’agir pour mettre des stratégies efficaces».

Rappelons que le gouvernement égyptien avait annoncé avoir été sérieusement touché par la crise du coronavirus, au niveau économique, justifiant l’impuissance de son secteur sanitaire.

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