Égypte : Un citoyen abattu par la police, la population s’éclate et «un deuxième vendredi de colère» s’organise  

Courrier arabe

En Égypte, la ville de Louxor, située au sud du pays, a été la scène de violentes affrontements, mercredi soir, entre les forces de l’ordre et les manifestants en colère, après qu’un jeune citoyen ait été abattu, mercredi matin, par la police, au moment où des activistes ont commencé à organiser les manifestants de demain, vendredi.

Des sources locales, depuis la région d’al-Awamia à Louxor, ont affirmé à plusieurs médias que «des forces spéciales de la police avaient abattu le citoyen égyptien Oweis al-Rawi, lors des réquisitions qu’elles avaient menées mercredi vers l’aube».

Elles ont raconté que «le citoyen s’était opposé à la police qui voulait interpeller son frère», affirmant que «la police l’avait violemment repoussé, lui tirant une balle dans la tête».

«Suite à l’incident, de grandes manifestations se sont déclenchées à al-Awamie, poussant les forces de l’ordre à intervenir en masse pour tenter de les disperser et c’est alors que des émeutes avaient éclaté», avaient précisé les sources.

De sa part, l’activiste Osama Rushdi, raconta lors d’un tweet publié sur son compte officiel: « Le jeune Oweis al-Rawi, le martyr du village d’al-Awamia, fut abattu par un officier de la police devant les yeux de son père, après avoir giflé l’officier qui a giflé son père ».

Il déplora le fait que la police égyptienne s’acharnait contre le peuple au lieu de le protéger, en notant: « Les gangs lancés par al-Sissi ne comprennent pas la fonction de la police et n’ont aucune notion de ce qu’est la sécurité. Ils se sont alors tournés vers le peuple, l’humiliant et le tyrannisant ».

Ces faits se présentent après une semaine rythmée par les  manifestations qui furent organisées dans plusieurs régions du pays, pour protester contre les mauvaises conditions de vie et contre la loi des infractions de construction imposée par al-Sissi.

 Vendredi de la victoire

Entre temps, des appels se sont lancés pour encourager les citoyens à manifester demain vendredi, pour proclamer le départ du président al-Sissi et de son régime militaire.

L’entrepreneur Mohamed Ali fut le premier à appeler au rassemblement, proposant que la journée de demain soit baptisée «vendredi de la victoire», reprenant le nom choisi par les Égyptiens lors des manifestants qui ont suivies la destitution de l’ancien président Hosni Mubarak, en 2011.

Aussi, plusieurs activistes ont commencé à organiser les manifestations, baptisant un hashtag « جمعة الغضب الثانية» (le deuxième vendredi de la colère), qui a fait le trending sur Twitter en seulement quelques heures.

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