Égypte: une élimination probable d’opposants après l’explosion de l’Institut National d’Oncologie

Courrier arabe

Une source sécuritaire a révélé au site « Al-Araby Al-Jadeed » que le ministère de l’Intérieur égyptien élabore actuellement un communiqué officiel dans lequel il annoncerait « l’élimination d’un groupe de terroristes », suite à l’explosion survenue devant l’Institut National d’Oncologie situé sur la corniche du Nil au Caire dans la nuit de dimanche à lundi dans laquelle 20 personnes ont trouvé la mort et 47 autres ont été blessées.

La source a même donné le nombre de présumés terroristes (sept personnes) qui serait éliminés sous couvert d’un échange de tirs dans l’une des zones désertiques à Gizeh.

Les mêmes sources ajoutent que « Il n’y a pas un attentat ou un acte terroriste qui survient en Égypte sans qu’il soit accompagné d’un communiqué du ministère de l’Intérieur annonçant l’élimination de terroristes dans l’un de leurs repaires ».

Il s’avère plus tard que ces « terroristes » étaient en réalité des opposants ou des victimes de disparitions forcées. Le régime ayant trouvé ainsi un moyen commode de les éliminer.

Des dizaines de plaintes sont soumises quotidiennement à des organisations de défense des droits humains concernant des disparitions forcées. Les proches de disparus n’arrivent pas à obtenir des informations sur leur lieu de détention bien qu’ils aient disparu pendant des années dans bien des cas.

Des mises en garde européennes ont précédé l’explosion

Le 20 juillet dernier, le ministère des Affaires étrangères britannique avait évoqué un « risque accru de terrorisme contre les vols aériens », ajoutant: « des attentats terroristes sont fortement susceptibles d’être perpétrés en Égypte. Bien que la plupart des attaques surviennent dans le nord de Sinaï, il existe un risque d’éventuels actes terroristes dans tout le pays ».

Ce n’est pas tout, la compagnie aérienne « British Airways » avait annoncé le même jour la suspension de ses vols vers le Caire pendant septs jours. La compagnie allemande « Lufthansa » l’a suivi en annonçant la suspension de ses vols entre Munich/ Francfort et le Caire pour une journée.

En outre, l’Institut National d’Oncologie où l’explosion a eu lieu est situé non loin du plus grand rassemblement des ambassades dans la capitale dont celle du Royaume-Uni.

Le célèbre journaliste Moataz Matar a estimé que Londres a su que Abass Kamel, chef des renseignements égyptiens et Mahmoud al-Sissi, fils du président égyptien actuel préparaient une explosion près de l’ambassade britannique afin d’exercer des pressions sur ce pays et le forcer à considérer les « Frères Musulmans » comme un groupe terroriste.

Par conséquent, poursuit Moataz, le Royaume-Uni a décidé d’émettre des mises en garde contre d’éventuelles attaques terroristes et de republier un rapport à travers l’agence de presse anglaise Reuters évoquant l’immense influence du chef des renseignements égyptiens et celle du fils d’al-Sissi, en mettant l’accent sur la répression sanglante menée contre les opposants par le régime putschiste.

Rappelons que le cœur de la capitale égyptienne a connu « une forte explosion d’une voiture déclarée volée dans le gouvernorat d’al-Menufeyah qui transportait des substances explosives devant servir à une « opération terroriste » préparée par le groupe armé Hasm lié aux Frères Musulmans ».

Cette explication à été fournie par le ministère de l’Intérieur 16 heures après l’attentat. Plusieurs versions données auparavant ont été tournées en dérision par les Égyptiens parmi lesquelles figure un accident de la circulation provoquée par une voiture roulant à grande vitesse en sens inverse.

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