Égypte- vendredi de la colère : L’opposition manifeste et le régime fait appel à ses partisans

Courrier arabe

Hier, vendredi, de nouvelles manifestations se sont lancées, en Égypte, proclamant le départ du président Abdel Fatah al-Sissi, au moment où les partisans de ce dernier ont organisé un mouvement pour lui exprimer leur soutien.

Baptisé par certains «vendredi de la victoire» et par d’autres «le deuxième vendredi de la colère», les citoyens, dans plusieurs villes du pays, comme au Caire, à Nasr et à Alexandrie ont protesté contre le régime militaire et ont proclamé le départ du président al-Sissi.

Sur les réseaux sociaux, des activistes ont posté les vidéos de dizaines de manifestations à Jizeh, à Qalyubiya et à Louxor, démontrant des citoyens, dont des enfants, portant le drapeau égyptien et les photos d’al-Sissi et criant «Sissi dégage !» et «Pas de divinité en dehors de Dieu …Et al-Sissi est l’ennemi de Dieu».

Aussi, plusieurs activistes ont signalé la forte présence des forces de l’ordre, précisément «au niveau des grandes mosquées et des rues principales», affirmant que «dans plusieurs régions, les téléphones des passants avaient été contrôlés par la police».

Les partisans d’al-Sissi tentent d’inverser la situation

De l’autre côté, les partisans du régime, sous prétexte «de célébrer l’anniversaire de la guerre du 6 octobre», ont organisé une marche, affirmant leur soutien à al-Sissi et insistant à refuser les manifestations de l’opposition, qu’ils considèrent comme menace pour la stabilité du pays».

Un des employés dans une compagnie pétrolière raconta au journal Arabi 21 que «jeudi matin, certains responsables avaient demandé aux employés de se diriger vendredi, après la prière, pour participer aux manifestations pro-présidentielles», signalant «qu’on leur expliqua que leur participation serai comptabilisée comme étant une journée de congé payé, et une journée de travail supplémentaire».

Aussi, des sources racontèrent au journal que «les forces de l’ordre avaient contacté les partis politiques, les hommes d’affaires et les députés partisans du régime, leur demandant de rassembler des citoyens pour organiser un mouvement dénonçant les manifestations du 20 septembre, sous prétexte de se soucier pour la stabilité du pays».

Toutes ces évolutions se présentent dans un temps où le ministre égyptien des Affaires religieuses, Mokhtar Gomaa, a déclaré lors de la prière du vendredi, que «la sanction religieuse des saccageurs était de leur couper la main», indiquant qu’«al-Sissi faisait de son mieux dans l’intérêt du peuple».

Notons toutefois que les autorités égyptiennes reconnaissent la loi qui garantit la liberté des manifestations, à condition d’avoir l’approbation des parties gouvernementales responsables, au moment où l’opposition affirme que les autorités n’offrent aucune autorisation de ce genre» et signalent que «toute personne demandant une telle requête risque de se faire interpellé».

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