Égypte : Voici comment de hauts responsables exportaient illégalement des médicaments vers les Émirats arabes unis

Courrier arabe

En Égypte, une enquête gouvernementale a révélé qu’un réseau de haut responsables égyptiens exportait illégalement des médicaments vers les Émirats arabes unis (EAU), révélant les détails et les coulisses des opérations qui infligèrent des pertes colossales au secteur sanitaire égyptien.

Le journal Arabi 21 a exclusivement obtenu les documents du résultat de l’enquête que le procureur égyptien du Trésor public a mené, et qui indiqua que «les coupables, par leur acte, avaient sérieusement endommagé le stock stratégique de médicaments en Égypte, vue que la vente et l’exportation des médicaments concernés était interdite en dehors des frontières égyptiennes».

L’affaire et ses coulisses

Selon les documents, «L’affaire implique 9 accusés, dont des responsables travaillant dans des compagnies de médicaments, ainsi qu’un responsable et un directeur travaillant à la douane égyptienne».

Ces détails sont racontés par Mohamed Dassouki (43 ans), inspecteur à l’administration générale des renseignements des fonds publics, lors des enquêtes menées par le procureur.

Dassouki indiqua que «les coupables avaient décidé de collecter les médicaments, qui se trouvent sur le marché local et de les exporter vers les EAU pour en tirer profit», affirmant que «l’opération leur avait permis de gagner des milliers de millions de livres égyptiennes».

«Un des accusé, Irakien de nationalité, s’est chargé d’acheter les produits auprès d’une compagnie de développement d’industries chimiques (SID). Une partie fut achetée au nom d’une compagnie aux EAU et une autre au nom d’une compagnie qui se trouve en Jordanie», raconte-il.

Il continua : «Deux autres complices, spécialisés dans le traitement des produits destinés à l’exportation, ont préparé 7 factures de vente, pour prouver que la compagnie où ils travaillent était la partie responsable de l’exportation des 7 cargaisons chargés de médicament», en soulignant que «la compagnie en question ne savait rien sur l’affaire et que tous les papiers avaient été falsifiés et trafiqués».

«Ces deux spécialistes ont rédigé des lettres, les ont envoyé à l’Administration centrale des affaires pharmaceutiques, pour qu’elle approuve l’export et signe les papiers nécessaires», avait-il ajouté.

«Après avoir obtenu les autorisations d’exportation (au nom de la compagnie où ils travaillent), les deux hommes ont préparé des bons de livraison pour charger les cargaisons», nota Dassouki qui précise que «le nombre de cartons et le poids total des cargaisons marqués sur les papiers était supérieur à ce qu’il était réellement».

«Signés par la compagnie où les deux hommes travaillent, les documents et les bons sont livrés à un autre complice, travaillant comme délégué pour la compagnie (SID), qui se chargera à son tour de conclure les procédures douanières», détailla le responsable égyptien.

Il continua : «Le délégué avait alors présenté les papiers à un autre complice travaillant à la douane, qui a rédigé des demandes prouvant que la compagnie (SID) demandait au délégué de convier un comité douanier pour inspecte les produits et autoriser l’exportation», en indiquant «qu’un autre complice à la douane avait signé les 7 demandes.

«Les complices douaniers accordèrent au délégué un laissez passer officiel et un bon de livraison pour conclure l’exportation, autorisant le chargement des conteneurs et leur envoi vers les EAU», précise-t-il, en indiquant que «les chauffeurs avaient quitté le pays en passant par la sortie est du poste frontalier de Port Saïd».

Un secteur sanitaire ruiné

Les résultats des enquêtes menées par les autorités égyptiennes indiquèrent que «chaque cargaison contenait 63 différents types de médicaments», et précisèrent que «le prix de chaque cargaison dépassait 30 millions de livres égyptiennes».

L’enquête affirma également, selon les documents, que «les coupables avaient l’habitude de pratiquer de telles affaires et avaient à plusieurs reprises exporté des médicaments vers les EAU».

Dès lors, la justice égyptienne a accusé 9 personnes d’avoir exporté et transporté vers les EAU des produits dont l’exportation est interdite en dehors du pays. Ils furent transférés au tribunal en attendant la programmation de leur procès.

Quitter la version mobile