Le Sénat français a adopté, mardi, la proposition de loi «Service public de l’éducation et neutralité religieuse» visant à interdire les signes religieux pour les parents accompagnateurs de sorties scolaires avec 163 voix favorables et 114 contre.
Pour l’heure, les parents d’élèves qui souhaitent accompagner leurs enfants en sorties scolaires, ne sont soumis à aucune obligation de neutralité.
Dans un contexte de crispation générale autour de la question du port du voile dans l’espace public, les sénateurs du groupe LR (Les Républicains) ont soumis mardi une proposition de loi visant à interdire les signes religieux en sorties scolaires.
S’agissant de l’article 1 qui concernant expressément l’interdiction, sur 322 votants, 165 sénateurs se sont exprimés pour tandis que 120 ont voté contre.
La proposition de loi dans sa globalité a été adoptée avec 163 voix favorables et 114 contre.
Le débat qui a précédé le vote a été très animé. La sénatrice socialiste Samia Ghali a estimé durant sa prise de parole que « cette proposition de loi n’avait pas lieu d’être » et qu’elle « stigmatise ».
Elle avait d’ailleurs réclamé via ses réseaux sociaux, l’abandon de cette proposition dès lundi soir après l’attentat qui a ciblé la mosquée de Bayonne.
De son côté, la sénatrice et ancienne ministre Laurence Rossignol, a expliqué au micro du Sénat que « tant qu’un jeune avec un prénom musulman aura 5 fois moins de chances de trouver un travail qu’un jeune avec un prénom catholique, ce ne sera pas possible de le convaincre que la République est faite pour lui ».
Le groupe LR étant majoritaire dans l’hémicycle du Sénat, la proposition de loi avait donc toutes les probabilités d’être adoptée.
Pour autant, la loi qui en découlerait a peu de chances d’être votée puisqu’elle doit passer devant l’Assemblée nationale, où c’est le groupe de la majorité présidentielle, opposé à l’interdiction, qui détient le plus de sièges.
