Ghannouchi met en garde contre une guerre en Tunisie après la libération de la base d’al-Wattia en Libye

Le président du parlement tunisien, Rached Ghannouchi, a mis en garde, jeudi, contre les risques de transférer en Tunisie la guerre en cours en Libye, mettant l’accent sur l’impératif qu’il y a à s’attacher à une solution politique dans ce pays voisin.

C’est ce qui ressort d’une séance de dialogue du parlement tunisien consacrée à la diplomatie parlementaire et à la question libyenne, qui a pris fin, tôt jeudi matin.

Ghannouchi a indiqué que certaines parties (sans les préciser) œuvrent à transférer vers la Tunisie la guerre en cours en Libye, tandis que la position officielle appelle à rapprocher les points de vue entre les protagonistes libyens et à mettre fin à cette guerre.

« Nous n’avons pris parti avec aucune partie en Libye, nos objectifs étaient exclusivement en faveur des intérêts nationaux. Ce qui nous unit avec les Libyens ce sont des relations économiques et commerciales ainsi qu’une fraternité solide », a ajouté le président du parti Ennahdha.

Il a souligné, dans le même ordre d’idées que « nous optons toujours pour une solution pacifique en Libye…et il est important que la solution soit interlibyenne dans un cadre politique et pacifique ».

La déclaration de Ghannouchi est intervenue en réponse aux critiques portées à son encontre pour avoir félicité le Chef du gouvernement libyen d’Entente nationale, Fayez al-Sarraj, après la « récupération de la base stratégique d’al-Wattia », lors d’un entretien téléphonique qui a eu lieu le 19 mai dernier.

Le président du parlement a précisé qu’il a accepté cette séance parlementaire, de son propre chef, et qu’il a interagi positivement avec les critiques, qu’il considère comme étant des conseils.

Il a mis l’accent sur « l’importance du dialogue dans la résolution des différends » et sur « la spécificité de l’expérience démocratique tunisienne par la politique du consensus qui rejette l’exclusion et la mise à l’écart».

Le Bureau du parlement avait précédemment rejeté une demande d’audience de Ghannouchi sur ses déclarations et positions concernant la Libye, demande déposée il y a deux semaines par le bloc du Parti destourien libre (opposition/16 sièges), considérant la requête comme dépourvue de motif légal. .

Une séance de dialogue avec Ghannouchi a, cependant, été programmée sur la diplomatie parlementaire au sujet de la situation en Libye.

Concernant les développements sur le terrain en Libye, les forces du gouvernement d’Entente b(internationalement reconnu) a annoncé, jeudi, la libération totale de Tripoli et l’accès à l’intérieur des frontières administratives de la ville de Tarhouna, située au sud-est de la capitale.

Avec le soutien de plusieurs pays arabes et européens, les milices de Haftar ont lancé, depuis le 4 avril 2019, une attaque infructueuse pour prendre le contrôle de la capitale, Tripoli, siège du gouvernement, faisant de nombreux morts et blessés parmi la population civiles, ainsi que d’importants dégâts matériels.

Depuis le lancement de l’opération « Tempête de paix », le 25 mars dernier, l’armée libyenne a réussi à libérer toutes les villes du littoral occidental, jusqu’à la frontière avec la Tunisie, en plus de la base stratégique Al-Wattia et des villes de Badr et Tiji, ainsi que la ville d’Al-Asabi’a (sud-ouest de Tripoli).

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