La réconciliation des pays du Golfe vue par la presse israélienne

Courrier arabe

La réconciliation du Qatar et les autres pays du Golfe, qui a couronné la signature de l’annonce d’al-Ula, en présence des chefs des Etats du Golfe, a été traitée par plusieurs journaux israéliens, qui se sont intéressés à son impact sur Tel-Aviv, qui normalise publiquement avec Abou Dhabi et Manama.

Le journal Yediot Ahranot a noté : «Il était excitant de suivre la rencontre que l’émir du Qatar avait eu avec le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. Cela fait presque 3 ans, que le cheikh Tamim n’a pas mis les pieds en Arabie saoudite, aux Emirats arabes unis (EAU), au Bahreïn et en Égypte».

Il souligna que «chacune des parties avait un long compte à faire avec le Qatar», indiquant qu’«al-Sissi était en colère contre lui pour son soutien accordé aux Frères musulmans et pour son amitié avec les Turcs, au moment où les EAU suivent de près les relations de Doha avec Téhéran».

Trump et Kushner visent un objectif commercial

«Les principaux vainqueurs sont le président américain Donald Trump et son conseiller Jared Kushner, qui pourront désormais facilement arranger leurs affaires commerciales avec le Golfe», avait noté le journal.

Il estima que «pour Trump et Kushner, la réconciliation se focalisait sur un seul objectif, à savoir, le profit qui serait tiré des affaires commerciales une fois qu’ils auront quitté la Maison-Blanche», tout en affirmant qu’«Israël ne sortira pas perdant de cette réconciliation».

«Il est trop tôt pour estimer pour combien de temps la réconciliation va-t-elle durer, mais il est sur que le Qatar finira par se faire glisser sous l’aile saoudien et Israël n’en sortira pas perdant», avait-il précisé.

La Qatar a pu lever son blocus  

Par ailleurs, le journal Haaretz, a indiqué que «le Qatar avait réussi à mettre fin à son blocus, en se tenant dans une position de force, après avoir pu déjouer les tentations du prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, qui cherchait à soumettre Doha».

 «Le Qatar, depuis sa forte position, a été le créateur de la paix», avait-il noté, en signalant que «les concessions faites par les différentes parties étaient toujours imprécises».

«L’Arabie saoudite a ouvert ses frontières avec le Qatar et ce dernier a suspendu toutes les procédures juridique portées contre Riyad, mais plusieurs autres points restent soigneusement cachés», avait-il indiqué.

La crise a renforcé le Qatar  

Haaretz signala également : «La liste des 13 conditions imposées au Qatar pour mettre fin à son blocus, visaient à soumettre Doha, et à faire d’elle une capitale dépendante tout comme l’est Manama actuellement, mais le blocus et les pressions internationales n’ont pas affaibli l’émirat, qui a su s’en servir pour en faire sa force».

Il affirma qu’«en échange, durant les 3 dernières années, l’Arabie saoudite s’est vue être indésirable du côté des États-Unis et de l’Europe, spécialement après l’assassinat de Jamal Khashoggi, qui a attribué à ben Salmane l’image d’un personnage barbare et dangereux, sans oublier le rôle joué par l’Arabie saoudite dans la guerre au Yémen».

Et Israël dans tout ça ?

De son côté, le journal Jérusalem Post a signalé que «la réconciliation n’avait aucun impact direct sur Israël».

Il expliqua : «Ceci n’a rien à voir avec nous, il est lié à la guerre régionale qui a duré 3 ans et qui fut à l’origine de la conception de l’image géopolitique de la région».

«La crise a des racines idéologiques, le Qatar représente l’esprit des Frères musulmans, alors que les autres régimes traditionnels du Moyen-Orient estiment que -cet esprit- est porteur de tentations de putch », avait-il souligné, en précisant : «C’est une discussion arabe interne et intensive qui remonte à des années».

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