L’affaire du lobbying de Karoui provoque une polémique en Tunisie

Courrier arabe

La publication de la version américaine du contrat, démontant qu’une importante somme d’argent a été perçue par une agence canadienne, spécialisée dans l’arrangement des rencontres avec des personnalités internationales influentes, en échange de services en faveur de «Nabil Karoui», le candidat au second tour des élections présidentielles tunisiennes, a suscité une grande polémique au pays, spécialement suite à l’implication d’un ancien membre du Mossad israélien dans l’affaire.

La compagne électorale de Karoui a rapidement nié «les rumeurs», affirmant lors d’un communiqué diffusé jeudi soir: «Monsieur Nabil Karoui n’a jamais eu de relation avec la partie indiquée dans le contrat, ni avec son contenu».

Le contrat conclu selon les Américains

Le 26 septembre dernier, le ministère américain de la Défense a publié un document démontrant que «Ary ben Minashe», présenté comme ancien membre du Mossad israélien, et le directeur de la compagne «Dickens and Madson», a signé un accord avec «Nabil Karoui».

Un contrat signé en août dernier, avec un montant estimé à 1,7 millions de dollars, et lors duquel Ben Minashe s’est engagé à organiser des rencontres avec le président américain Donald Trump et le russe Vladimir Poutine, dans le but de faire parvenir Karoui à la présidence de la Tunisie.

Infiltration et espionnage

À ce sujet, le candidat de l’Union démocratique et sociale (UDS) aux élections législatives «Issam al-Chebbi» a noté sur sa page officielle: «Nous n’accepterons pas qu’on fasse des élections la plus grande opération d’infiltration dans l’histoire de la Tunisie, nous défendrons notre souveraineté, et nous appellerons toutes les commissions et les forces nationales à prendre en charge la responsabilité d’entraver le chemin de ces individus, et de les juger», estimant que le contrat signé par Karoui est « une trahison » et appelant les autorités nationales à intervenir au plus vite dans cette affaire.

Rappelons que Nabil Karoui, l’homme d’affaires et l’un des principaux acteurs du monde de la publicité en Tunisie, à la tête du groupe «Karoui & Karoui World» et de la chaîne de télévision «Nessma», fait objet d’une grande polémique, après avoir pu passer au second tour des élections présidentielles de son pays avec 15,6% des voix.

Karoui est toujours en détention préventive, depuis son arrestation en août dernier, suite à son implication dans des affaires de fraude fiscale, et de blanchiment d’argent, et bien qu’il affirme son innocence et plaide «non coupable des charges arbitraires qu’en lui a attribué», la majorité du peuple tunisien refusent de l’avoir en tête du pays, et dénoncent sa politique qui ne convient pas à leurs attentes.

Quitter la version mobile