Le Qatar et l’industrie militaire, lorsqu’un pays convoite un domaine stratégique

Courrier arabe

Le Qatar a considérablement marqué une avancée, dans les industries militaires locales, grâce aux partenariats qu’il a signés avec des compagnies de fabrication militaire régionales et internationales, inscrivant son nom dans un domaine des plus importants.

Les observateurs indiquent que «le Qatar s’est fixée une vision stratégique pour 2030, à travers laquelle il a décidé de réduire la dépendance des revenus pétroliers et de soutenir les secteurs locaux, comme l’investissement, les industries, le tourisme, l’éducation, le sport et autres».

«Ainsi le Qatar s’est tourné vers le domaine de l’industrie militaire, un des domaines les plus stratégiques au monde», expliquent-ils.

Vers un but bien tracé

C’est pour réaliser cet objectif que le gouvernement qatari a cherché à développer l’industrie militaire sur ses terres, en chargeant, en 2018, la compagnie Barzan Industrial  Group qui appartient au ministère de la Défense, à construire une zone militaire baptisée «la zone militaire industrielle Barzan ».

La zone, qui s’étend sur 26 km2, comprend plusieurs usines de production et d’assemblage de divers équipements militaires.

Un institut pour les recherches et le développement, fut construit, dans l’oasis du Qatar des sciences et des technologies, à proximité des étudiants.

Barzan a également signé plus de 20 partenariats et conventions internationales, pour renforcer la fabrication et le développement du secteur militaire.

Avant de lancer le projet Barzan, la compagnie qatarie BQ, spécialisée dans le transfert de la technologie et de la construction des industries de défense, avait signé, en 2017, un partenariat avec QinetiQ, qui représentait à l’époque une agence britannique gouvernementale de recherche de défense, avant d’être privatisée en 2006.

En 2018, la compagnie qatarie Stark Motors, en collaboration avec des chercheurs russes, avait pu fabriquer un blindé local, répondant aux normes internationales. L’engin pesait 13 tonnes, pouvait charger jusqu’à 5 autres tonnes de munitions et d’individus.

Des partenariats pour avancer

Pour progresser dans le domaine, le Qatar a compris qu’il avait besoin des collaborations étrangères, et décida de signer plusieurs contrats pour accroître ses capacités.

Les Turcs étaient les premiers à être sollicités, tenant compte des relations stratégiques entre Doha et Ankara, de la présence militaire turque sur les terres qataries, des conventions de défense signées entre les deux pays et des entraînements et des manœuvres constamment organisées entre les deux forces militaires turque et qatarie.

En mars 2018, Barzan a signé un accord avec la compagnie turque Acilsan, spécialisée dans l’industrie électronique et militaire, dans le but de transférer son expertise technologique et produire des systèmes permettant de contrôler à distance les armes des forces militaires qataries.

En octobre 2018, un travail fut développé entre Barzan et une autre compagnie turque, SSTEK, donnant naissance à la compagnie qatarie Barq Group, spécialisée dans l’industrie de la défense.

Soutenant le secteur, le ministère de la Défense qatarie a fait appel à des experts internationaux, à l’image de l’ancien PDG de la compagnie françaises «Arquus» (anciennement Renault Trucks Defense) , engagé comme conseiller.

Le ministère a également lancé des partenariats avec les États-Unis, pour l’aider à développer des avions de surveillance de fabrication locale, et a fondé une filiale sur les terres américaines pour suivre l’exécution du projet.

Des partenariats furent aussi annoncés avec des compagnies d’Allemagne, de Finlande, de la France et de la Norvège.

Sur ce, les observateurs signalent que «le Qatar semble préparer une entrée digne de son nom, dans un domaine qui lui offrira une position importante sur la scène internationale».

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