L’Égypte cherche à inclure les médias dans sa liste anti-terroriste et Reporters sans frontières dénonce

Courrier arabe

L’organisation «Reporters sans frontières» (RSF) a dénoncé les modifications envisagées par le Parlement égyptien, pour pouvoir inclure la presse et les médias dans sa liste personnelle des entités terroristes.

Lors d’un rapport publié, mardi 28 janvier, sur son site électronique, RSF a condamné «cet amendement qui aggraverait la situation, déjà fragile, de la liberté de la presse en Égypte».

Entité terroriste sans limite, en Égypte

Le rapport signala: «Lundi 27 janvier, la Commission des affaires législatives et constitutionnelles du Parlement égyptien a approuvé un projet de loi qui vise à allonger la liste des entités considérées comme terroristes pour y inclure désormais la presse et les médias».

Il explique: «S’il est adopté, l’amendement viendrait alors ajouter à cette liste ; les canaux de transmission audiovisuels ou papier, les stations de radio, ainsi les médias présents sur les réseaux sociaux».

RSF a mis en garde contre les modifications, qui ont «pour objectif de nuire à des individus, les terroriser ou à mettre en danger leurs vies, leurs libertés, leurs droits ou leur sécurité», en soulignant que les journalistes étaient «explicitement» ciblés par ces modifications.

Une loi pour étouffer la presse

De son côté, «Sabrina Bennoui», la responsable du bureau Moyen-Orient de RSF a signalé: «Cet amendement est extrêmement préoccupant car il assimile les médias à des organisations terroristes».

Elle dénoncé cette procédure en notant : «Alors que les autorités égyptiennes étouffent la presse depuis des années en brandissant la menace terroriste, elles s’apprêtent désormais à inscrire cet état de fait dans la loi.»

Au final, le rapport signala que «la grande majorité des journalistes détenus actuellement, dans les prisons égyptiennes, étaient accusés de «diffusion de fausses nouvelles» et «d’appartenance à un groupe terroriste»», redoutant que le projet de loi se présente pour légitimer leurs condamnations «à de lourdes peines».

Il indiqua que l’organisation avait obtenu des informations, qui affirment que dès son approbation par la chambre des représentants, le projet de loi sera mis en application.

Rappelons que plusieurs rapports humanitaires avaient dénoncé l’exploitation exagérée de la loi anti-terroriste, par les autorités égyptiennes, qui s’en sert comme couverture légitime, pour écraser l’opposition du régime.

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