Les Yéménites fuyant les affrontements risquent de souffrir la faim (Nations unies)

Les agences de l’ONU ont exprimé, vendredi, leur inquiétude face à l’intensification des affrontements dans la région de Marib au Yémen et ont déclaré que le nombre croissant de personnes déplacées menaçait leur sécurité alimentaire.

« L’Organisation internationale pour les migrations suit avec inquiétude l’augmentation du nombre de personnes déplacées au Yémen, qui vient s’ajouter aux problèmes de sécurité alimentaire déjà inquiétants dans ce pays », a déclaré le porte-parole de l’OIM, Paul Dillon.

« Les hostilités dans le gouvernorat de Marib au Yémen ont entraîné le déplacement de quelque 9 000 personnes au cours des dernières semaines, ce qui porte le nombre total de personnes déplacées dans cette partie du pays à plus de 117 000 », a-t-il déclaré lors d’une réunion d’information des Nations unies tenue à Genève.

Dillon a déclaré que les partenaires humanitaires estiment que 385 000 personnes risquent d’être à nouveau déplacées si le conflit se poursuit.

Les combats pourraient avoir un impact sur des centaines de milliers de personnes dans la ville de Marib, estimée à 3 millions d’habitants.

Le dernier foyer de violence est celui de Sirwah, un district montagneux du gouvernorat de Marib.

« Le district de Sirwah accueille à lui seul environ 30 000 personnes déplacées dans 14 centres d’accueil, dont trois ont été directement affectés par les combats de ces dernières semaines », a déclaré Dillon.

L’insécurité entrave l’acheminement de l’aide

L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a déclaré appeler à assurer un passage sûr pour les civils en fuite, ajoutant que les parties combattantes ne doivent épargner aucun effort pour protéger la population piégée par le conflit et atténuer son impact sur les civils.

« L’insécurité entrave de plus en plus l’acheminement de l’aide aux civils à Marib, avec des conséquences désastreuses pour les plus vulnérables d’entre eux », a déclaré le porte-parole du HCR Boris Cheshirkov.

« Les derniers affrontements se sont produits à quelques kilomètres à peine de la ville de Marib, et les habitants n’ont pas eu d’autre choix que de fuir vers les zones urbaines relativement plus sûres », a-t-il ajouté.

Les centres d’accueil existants pour les personnes déplacées sont déjà surpeuplés, et les capacités d’intervention de l’aide humanitaire sont insuffisantes.

« Plus de 800 000 Yéménites déplacés ont trouvé refuge dans cette partie du pays. La plupart d’entre eux y ont trouvé refuge depuis le début du conflit en 2015 », a déclaré Cheshirkov.

Et d’ajouter qu’un « accès sans entrave » aux zones touchées doit être accordé aux organismes d’aide afin que l’assistance indispensable puisse être acheminée vers Marib et vers d’autres régions du pays où les besoins sont urgents.

Le responsable du HCR a déclaré que sur les 4 millions de personnes déplacées à l’intérieur du Yémen, près de 2,6 millions « sont pour ainsi dire à un pas de la famine ».

Le Yémen est en proie à la violence et à l’instabilité depuis 2014, lorsque les rebelles houthis ont pris le contrôle d’une grande partie du pays, y compris la capitale Sanaa.

Une coalition dirigée par les Saoudiens ayant pour but de restaurer le gouvernement yéménite a aggravé la situation, provoquant l’une des pires crises humanitaires d’origine humaine au monde.

Selon les estimations des Nations unies, 233 000 personnes ont été tuées, près de 80 % de la population, soit environ 30 millions de personnes, ont besoin d’aide humanitaire et de protection pour survivre, et plus de 13 millions risquent la famine.

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