Où en est le Qatar par rapport aux dernières évolutions régionales, selon son ministre des Affaires étrangères

Courrier arabe

Le ministre qatari des Affaire étrangères, le cheikh «Mohamed ben Abderrahmane al-Thani» a déclaré que son pays plaçait les intérêts de la région et de son peuple, au-dessus de tous, au moment où son pays lutte pour apaiser les tensions entre l’Iran et les États-Unis, enflammées depuis les derniers évènements de l’Irak.

Lors d’une interview accordée au site «al-Araby al-Jadeed», et publié lundi, «Mohamed ben Abderrahmane al-Thani» a évoqué plusieurs questions, en allant des évolutions en rapport avec la crise du Golfe, à la politique internationale adoptée par le Qatar.

La crise du Golfe et les évolutions

«Mohamed ben Abderrahmane al-Thani» a signalé que son pays appréciait la médiation koweïtie, vers la résolution de la crise du Golfe, signalant qu’il était ouvert au dialogue et aux négociations, «sans qu’aucune partie n’impose des pressions politiques à une autre».

«Le Qatar cherche des relations de voisinage dans la région», avait-il noté, en insistant sur une vision future de la crise, afin que la région puisse, prochainement, éviter des incidents similaires, sous la présence de canaux clairs, pour résoudre les crises futures.

Une politique qui ne change pas

Il affirma que le Qatar était déterminé à suivre son parcours politique, qui ne changera pas à la marge du contexte circonstanciel, en expliquant: «Le Qatar n’avait pas changé de comportement avec les peuples des pays qui lui avaient imposé le blocus, au contraire, il respecte toujours ses engagements sécuritaires et militaires, malgré la suspension des autres plateformes du Conseil de Coopération des États du Golfe, et qui sont plus importants pour les peuples du Golfe».

Apaiser les tensions dans la région

«Mohamed ben Abderrahmane al-Thani» a appelé au calme, dans la région, espérant que l’Iran et les États-Unis parviennent à une désescalade, à l’ombre des derniers évènements vécus en Irak, allant des incendies de l’ambassade américaine à Bagdad, à l’assassinat de «Qassim Soleimani» et certains autres militaires iraniens et irakiens.

Le Qatar et les relations avec la Turquie

Le ministre qatari a également signalé que les relations turko-qataries «étaient fortes et stratégiques, avec plusieurs facettes dans différents domaines».

«La Turquie a pris part avec le Qatar, au début de la crise, dans une situation critique où ses voisins s’étaient retournés contre lui», avait-il noté, en affirmant que le Qatar n’oubliera jamais ce que la Turquie a fait pour lui, et qu’il sera toujours à ses côtés, dans ses moments difficiles.

Il expliqua aussi que Doha et Ankara s’accordaient sur la même vision politique, parlant du soutien accordé aux réfugiés syriens sur les frontières, et espérant que la situation puisse enfin se calmer en Syrie, et que qu’une résolution pacifique y soit imposée, selon les traité de Genève 1 et Genève 2.

Les négociations pour la paix en Afghanistan

Au sujet du dialogue, tenu à Doha entre les États-Unis et le mouvement afghan des «Talibans», «Mohamed ben Abderrahmane al-Thani» a indiqué que les efforts étaient toujours en cours, pour que les deux parties parviennent à une résolution proche.

Le Qatar ne soutient pas les «Frères musulmans»

Il a également insisté à affirmer que son pays n’avait jamais soutenu le mouvement des «Frères musulmans», signalant que «le Qatar s’intéressait aux états et aux gouvernements, non pas aux partis politiques».

Une résolution politique à la crise libyenne

En parlant de la crise libyenne, le ministre qatari a affirmé que «le Qatar ne tardait pas à fournir un soutien positif, au parcours de la résolution politique en Libye».

Il signala que le président turc avait invité le Qatar à participer à la conférence de Berlin, dans le but d’y établir un équilibre, et nota qu’«exclure le Qatar de la conférence, qu’elle se bat pour tenir, revenait à des raisons propres au pays organisateur ou au Nations unies».

Le forum de Kuala-Lumpur

Le ministre qatari a également parlé du sommet de Kuala-Lumpur, répétant qu’il n’allait pas substituer l’«Organisation de la Coopération Islamique», qu’il était annuel, et qu’il était organisé depuis bien longtemps.

Le soutien accordé au Liban

Au sujet de la situation au Liban, Mohamed ben Abderrahmane al-Thani a déclaré que son pays étudiait des projets et des idées, pour aider le peuple libanais, «du fait qu’il était la principale partie touchée par la crise économique et non pas le gouvernement».

Il exclut toute intervention actuelle de la part de son pays, et insista sur le fait que les demandes populaires doivent être respectées, et souligna que le temps perdu affectait directement les citoyens, tout en espérant que la stabilité et la sécurité reviennent au Liban, «car la non stabilité ne sera pas pour le bien du Liban, ni celle de son entourage, qui est déjà instable», avait-il résumé.

Le Qatar et les relations avec le Soudan

Le ministre qatari parla également des relations que son pays tenait avec le Soudan, en racontant que le Qatar avait été invité à la cérémonie de la signature de l’accord politique, en juin dernier, et qu’il avait répondu à l’invitation, en envoyant son ministre des Affaires étrangères.

Il ajouta que la collaboration militaire entre les deux pays était toujours en cours, et indiqua que les investissements qataris au Soudan étaient toujours valables, et que tout allait pour le mieux, des deux parties.

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