Présidentielle en Tunisie : vers un second tour Kaïs Saïed – Nabil Karoui

Les observateurs avisés s’attendaient à ce que le scrutin reflète la grogne d’une bonne partie des Tunisiens, déçue et lassée d’une situation socio-économique en nette régression, mais pas au point de rejeter des habitués de la scène dont la gauche et plébisciter un nouveau-venu dans l’arène politique.

Bien avant l’annonce par l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE) des résultats provisoires du dépouillement des petits bureaux de vote, le quartier général de Nabil Karoui, l’homme de médias et d’affaires, aux arrêts, soupçonné de fraude et de blanchiment d’argent, était en fête.

Longtemps donné super favori et largement en tête, grâce à une longue initiative caritative au profit des régions défavorisées avant de convertir son association en parti politique et dévoiler ses prétentions présidentielles, Karoui n’arrive en fin de compte que deuxième, coiffé au poteau par un…outsider (Kaïes Saïed) dont on savait les chances, sans nous douter de l’étendue de sa popularité qui lui permis d’avoir quatre points d’avance (19.5) sur son poursuivant (15.5), sans pratiquement pas de campagne d’envergure, ni équipe com conséquente.

Ces chiffres obtenus à travers un sondage des plus sérieux, mené à la sortie des urnes, révèlent que Abdelfattah Mourou arrive en troisième place (11%), suivi de Abdelkérim Zbidi (9.4%). Viennent ensuite le chef du Gouvernement Youssef Chahed (7.5), Safi Saïd (7.4).

Un vote sanction, où les plus démunis et les diplômés au chômage (viviers des deux «lauréats»), lassés de promesses non tenus, ont fait la différence, en espérant que leurs conditions de vie s’améliorent

Qui de Saïed et de Karoui sera le prochain président de la Tunisie? Nous le saurons normalement dans trois à quatre semaines, selon les délais que prendra l’examen des recours éventuels.

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