Somalie: un attentat à la voiture piégée fait au moins 76 morts

Une attaque à la voiture piégée a secoué, ce samedi 28 décembre, la ville de Mogadiscio, en Somalie. Selon un premier bilan, cette attaque aurait fait au moins 78 morts. Elle n’a pas encore été revendiquée, mais la Somalie est la cible des shebabs.

Cette attaque à la bombe est survenue ce samedi matin, vers 7h40 heure locale, en pleine heure de pointe dans la capitale somalienne. L’explosion a eu lieu au niveau d’un check-point, tout près d’un carrefour particulièrement fréquenté et d’un centre de collecte des impôts, dans le sud-ouest de Mogadiscio.

Parmi les victimes de cette attaque : des passants, des fonctionnaires en route pour le travail, mais aussi une vingtaine d’étudiants qui se rendaient à l’université Banaadir. Leur bus a été violemment touché par l’explosion. Deux ressortissants turcs sont également au nombre des victimes, selon le ministère somalien des Affaires étrangères.

Suite à cette attaque, le président de la République, Mohamed Farmajo, a partagé un message de condoléances pour les victimes et leurs proches et il a également dénoncé les ravages du terrorisme, condamnant cet « ennemi qui apporte la destruction et la mort », et d’ajouter : « les Somaliens le savent bien ».

Un groupe de travail chargé de coordonner l’intervention d’urgence pour les victimes de l’attaque a été mis sur pied, dès ce matin, par le Premier ministre somalien.  La situation reste cependant difficile dans les hôpitaux très vite saturés et qui manquent de matériel médical de base.

Sur place, certaines sources parlent au moins de 90 victimes au moins, ce qui ferait de cette attaque l’une des plus graves, depuis octobre 2017. L’attentat de 2017 reste à ce jour le plus meurtrier de l’histoire de la Somalie. Quelque 512 personnes avaient été tuées et 295 blessées dans l’explosion d’un camion piégé à Mogadiscio.

Mais cette attaque de ce samedi montre que la capacité d’action des terroristes est toujours intacte, malgré les opérations militaires lancées par le gouvernement et qui n’ont visiblement pas permis de faire disparaître la menace terroriste.

«Un contexte sécuritaire qui s’est dégradé »

« Le bilan est très lourd, insiste Abdulkader Adan, responsable du service ambulancier Aamin, à Mogadiscio. Par conséquent, les hôpitaux sont vraiment saturés. Ils n’ont pas la capacité d’accueillir autant de patients. Pour traiter ces gens, il y a énormément de besoins, que ce soit en termes de médicaments, d’instruments, d’équipements et même de formation. Le Premier ministre a annoncé la mise en place d’un comité d’urgence pour la prise en charge des blessés…  les plus graves pourraient même être envoyés pour être soignés en dehors du pays, mais je ne sais pas vraiment quand et comment cela peut être organisé ».

« Les gens sont vraiment tristes, en colère et affectés par cette attaque, poursuit le responsable du service ambulancier Aamin.. Nous espérions tous commencer une nouvelle année qui serait différente de l’année passée. Nous espérions que la situation allait peut-être s’améliorer mais perdre près de cent personnes en une seule journée…. dans une seule attaque… c’est vraiment terrible ».

« C’est une journée très difficile pour la Somalie, souligneAbdihakim Ainte, chercheur à l’Institut du Patrimoine et des Etudes politiques de Mogadiscio. Je pense que c’est vraiment l’une des pires attaques depuis celle d’octobre 2017 qui avait fait plus de 500 morts, dans un contexte sécuritaire qui s’est vraiment dégradé ces trois ou quatre dernières années ».

Quitter la version mobile