Soudan: 3 morts lors des manifestations hostiles à l’armée

Trois personnes ont été tuées, jeudi, au Soudan, lors de manifestations contre le régime militaire dans diverses régions du pays, a déclaré le Comité central des médecins soudanais (CCMS).

Le Comité a indiqué, dans un communiqué, que les trois personnes ont été tuées lors de manifestations organisées dans les villes d’Omdurman et de Bahri, toutes deux proches de la capitale Khartoum, après que les forces de sécurité ont ouvert le feu contre les manifestants.

Cela porte à 60 le nombre de manifestants tués depuis le début des mouvements de protestation hostiles à l’armée en octobre dernier, peut-on lire dans le communiqué.

Des manifestations à l’échelle nationale ont à nouveau éclaté, tant dans la capitale Khartoum que dans d’autres villes du pays, trois jours après la démission du Premier ministre Abdallah Hamdok.

À Bashdar, centre de Khartoum, des milliers de manifestants venus de différents quartiers ont scandé des slogans dénonçant le coup d’État militaire d’octobre et ont réclamé le rétablissement d’un régime civil dans le pays.

– Interdiction d’accéder aux bâtiments gouvernementaux.

Pour contrer les manifestations réclamant un régime civil, les autorités ont déployé des forces de sécurité à Khartoum, bouclant les principales routes menant au palais présidentiel et au quartier général de l’armée.

Les forces de sécurité ont également commencé à contrôler les voitures de passage, avant même le début des manifestations.

Selon un correspondant de l’Agence Anadolu sur le terrain, les forces de sécurité ont bloqué la plupart des ponts à l’aide de conteneurs et ont fermé les rues du centre de la capitale avec des barrières en béton et des fils barbelés pour empêcher les manifestants d’atteindre le palais présidentiel, ainsi que le QG du général Abdelfattah al-Burhan, commandant de l’armée et chef du Conseil de souveraineté transitoire.

Le pont de Soba, dans la capitale, a été le théâtre de nombreux embouteillages, provoquant la colère des automobilistes.

Mercredi, les comités de résistance ont lancé un appel public à organiser une nouvelle série de manifestations dans la capitale et dans les autres villes du pays d’Afrique du Nord, jeudi, pour exiger un gouvernement exclusivement civil et rejeter ce que les manifestants considèrent comme un coup d’État militaire.

Dimanche, le premier ministre soudanais de transition a présenté sa démission, quelques heures après que trois personnes eurent perdu la vie au cours des manifestations.

Le Soudan est en proie à des troubles depuis le 25 octobre, date à laquelle les militaires soudanais ont démis le gouvernement de transition d’Abdallah Hamdok et décrété l’état d’urgence.

Avant la prise de pouvoir militaire du 25 octobre, le Soudan était administré par un Conseil de souveraineté composé de responsables militaires et civils qui supervisait la période de transition jusqu’aux élections de 2023, dans le cadre d’un pacte provisoire de répartition du pouvoir entre les militaires et la coalition des Forces de la liberté et du changement.

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