Tunisie : Des centaines de militants protestent contre les violations des forces de l’ordre

Courrier arabe

En Tunisie, des centaines d’activistes de la communauté civile ont protesté vendredi 9 septembre à la capitale, Tunis, pour dénoncer les violations répétitives, commises par les forces de l’ordre à l’encontre des citoyens et des journalistes.

L’appel aux protestations a été lancé jeudi 8 septembre par «la Coalition civile pour la liberté, la dignité, la justice sociale et l’égalité», qui a incité les militants et les civils à manifester contre les violations de l’autorité judicaire et exécutive.

Des violations répétitives   

La coalition a exprimé sa condamnation de la clémence «dont font preuve le pouvoir judiciaire et le pouvoir exécutif, en faisant des descentes au domicile des journalistes, les fouillant, les arrêtant, et saisissant leur équipement », tout en soulignant l’affaire du journaliste Ghassan bin Khalifa, qui a été interpellé depuis chez lui».

Elle a estimé que «les pratiques entreprises par les deux autorités à l’encontre des journalistes visent à leur mettre des pressions et à supprimer leurs voix».

Elle a aussi noté : «Un marchand ambulant a été exposé au feu dans la soirée du mercredi 7 septembre, par une patrouille des douanes, ce qui a entraîné sa mort sur le coup».

Elle ajoute : «Le 5 septembre, à la suite d’une poursuite policière, un jeune homme a été transféré du quartier d’al-Intilaka dans un état critique vers l’hôpital Charles Nicole, ce qui a incité les jeunes du quartier à manifester. Ils ont été repoussés par les autorités avec des bombes à gaz lacrymogène et plusieurs d’entre eux ont été aléatoirement interpellés».

«Le 27 août dernier, le jeune Karim Al-Siyari est décédé dans la ville de Tinja après une course-poursuite policière dans des circonstances suspectes», avait souligné la coalition, en citant les violations répétitives que les forces de l’ordre ont commises.

La coalition a tenu le président de la république, Kaïs Saïed, «pour responsable des récentes atteintes à la sécurité, aux droits et aux libertés, ainsi que de la colère populaire, qui n’arrête pas de monter, à l’ombre de la situation politique, économique et sociale».

Des centaines sont manifestés

Militants et citoyens se sont rassemblés vers cinq heures du soir devant le siège du Syndicat National des Journalistes Tunisiens, et ont organisé une marche vers l’avenue Habib Bourguiba.

Ils portaient des pancartes, sur lesquelles ils avaient écrit : «à bas le bourreau du peuple, à bas la tyrannie policière», «Ils ont tué le peuple et Mohcen par des cartouches n’oubliez pas n’oubliez pas».

Les militants ont signalé que «les graves violations commises par les forces de l’ordre menacent les droits et les libertés gagnés par la révolution».

Ils estiment que «les violations visent à oppresser les libertés et à faire taire la voix des opposants», précisant que «le fait que personne ne soit jugé ou sanctionné démontre qu’une couverture politique est responsable de la situation».

Ils ont appelé à l’union de toutes les parties, pour faire face à «la tyrannie des autorités». Nombreux ont demandé au ministère de la Justice d’ouvrir des enquêtes sérieuses, au sujet de toutes les violations, et de juger les coupables.

Quitter la version mobile