Tunisie : Deux juges assignés à résidence et une autre interdit de voyager

Courrier arabe

En Tunisie, deux juges ont été assignés à résidence et une autre a été interdite de voyager, ce qui poussa les institutions juridiques au pays à proclamer des explications.

L’Association des magistrats tunisiens a signalé, lors d’un communiqué «qu’elle dénonce le fait que les juges soient assignés à résidence», et appela le Conseil supérieur de la magistrature à prendre compte ses responsabilités.

«L’Association a contacté le président du Conseil supérieur de la magistrature, le 3 août 2021, après qu’un juge ait été assigné à résidence, en fonction de la loi de l’état d’urgence», indiqua le communiqué.

Il expliqua : «Le Conseil supérieur de magistrature garantissait l’indépendance des juges et était la partie responsable constitutionnellement de poursuivre ces derniers».

«Appliquer la loi d’urgence à l’encontre des juges, et violer les autorités du Conseil supérieur de la magistrature, risquent de déclencher une atmosphère de peur et de tyrannie, au sein des membres de l’autorité juridique, qui, impactée négativement, risque de perdre son indépendance et sa neutralité, en protégeant les droits et les libertés», avait-il souligné.

Ainsi, il appela le Conseil supérieur de la magistrature «à tenir compte de ses responsabilités constitutionnelles», faisant part de son attachement à la souveraineté de la justice et de son application, et insistant que «l’importance de poursuivre les suspects, dans le cadre des mesures définies par la loi».

Ça n’en finie pas 

De leur part, des médias tunisiens signalèrent que «la juge Iman al-Abidi avait été interdite de voyage, et qu’elle fut retenue à l’aéroport de Carthage».

Ils indiquèrent que «Iman al-Abidi était une juge indépendante, qui se battait pour la réforme de la justice», affirmant qu’«aucune poursuite judiciaire ne fut lancée à son encontre».

Certains signalèrent que «la juge fut ciblée à l’ombre de ses positions audacieuses», accusant «des forces politiques d’avoir comploter des règlements de compte».

Toutefois, ses évolutions ont poussé plusieurs activistes à demander au président d’«arrêter d’utiliser le ministère de l’Intérieur comme outils pour s’en prendre aux juges», dénonçant «des abus extrajudiciaires».

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