Tunisie: Fakhfakh accuse Ennahdha et Qalb Tounes d’être derrière l’effondrement du gouvernement

Le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, Elyès Fakhfakh a fait savoir que “tous les indicateurs économiques sont au rouge” : “le taux de croissance est à -6%, l’endettement du pays a dépassé 60% du PIB pour la dette extérieure”.

 

C’est ce qui ressort des déclarations du Premier ministre démissionnaire, jeudi, lors d’une interview accordée à la radio locale Express Fm (Privée).

Dans le contexte de la crise politique, Fakhfakh a accusé le parti d’obédience islamique d’Ennahdha, et Qalb Tounes (Au Coeur de la Tunisie), d’être derrière l’effondrement du gouvernement.

Pour le chef du gouvernement de gestion des affaires courantes, “Ennahdha avait accordé la confiance à son gouvernement simplement par peur pour sa place au Parlement (…) avant de créer une alliance sacrée avec Qalb Tounes (…)”.

“L’histoire a toujours été marquée par une lutte entre réformistes et conservateurs en plaçant leurs intérêts avant l’intérêt de la patrie. Ennahdha a rejoint le système pour préserver ses acquis (….) Ce qu’ils ont fait est un crime contre la Tunisie”, a-t-il ajouté.

Face à ces accusations, le porte-parole du parti Ennahdha, Khalil Barôumi a affirmé que « le mouvement a combattu la corruption et a mené des réformes au sein de l’administration tunisienne ».

Dans une déclaration accordée à Anadolu Agency, Barôumi a réaffirmé que “le mouvement a toujours fait face aux complots contre la patrie, élaborés par les ennemis de la démocratie et les partisans du chaos et de la tyrannie”.

« Les déclarations de Fakhfakh entrent dans la catégorie des réactions impulsives, notamment, après la démission du gouvernement et le début des concertations pour la formation d’une nouvelle équipe gouvernementale”.

De son côté, le président du bloc parlementaire du parti Qalb Tounes, Oussama Khelifi s’est dit surpris par les propos du premier ministre démissionnaire. Dans une déclaration accordée aux médias, Khelifi a souligné que le gouvernement s’est effondré avec la démission de Fakhfakh.

Ayant démissionné sur fond de bras de fer avec Ennahdha, le plus grand bloc parlementaire, suite aux “soupçons de conflit d’intérêts”, le Premier ministre a reconnu son erreur, jeudi, sur les ondes d’Express Fm : celle de ne pas avoir cédé ses actions dans la société qui traite avec l’Etat, après son intronisation Chef du gouvernement.

Dimanche, l’Instance Nationale de Lutte contre la Corruption en Tunisie (INLUCC) a demandé au procureur général, d’émettre des ordonnances d’interdiction de voyage et de gel de fonds de personnes suspectées dans l’affaire de conflit d’intérêts dans laquelle est impliqué le Chef du gouvernement démissionnaire, Elyes Fakhfakh.

Quitter la version mobile