Tunisie: interdiction d’une réunion dénonçant « le putsch » de Saïed

Le Hirak « Citoyens contre le coup d’Etat » en Tunisie a annoncé, samedi, que « le ministère de l’Intérieur a exercé des pressions pour interdire une de ses réunions », appelant à manifester en guise de réaction.

Le ministère tunisien de l’Intérieur n’a pas émis de commentaire à ce sujet, jusqu’à 20h20 GMT.

Dans un communiqué publié sur sa page « Facebook » le Hirak a indiqué que « le ministère tunisien de l’Intérieur, représenté par le chef du poste de la Garde nationale de Boumhel (une des villes de la banlieue sud de la capitale), a exercé des pressions sur l’un des propriétaires d’un espace récréatif qui devrait abriter une réunion politique dans le cadre des activités du Hirak « Citoyens contre le coup d’Etat ».

Le Hirak a considéré cela comme étant une « violation des libertés contenues dans la Constitution de la révolution » (de 2011).

En guise de réaction, le Hirak a indiqué avoir « appelé à une manifestation imposante dans l’Avenue Habib Bourguiba, à Tunis, le 10 octobre prochain ».

Kaïs Saïed avait annoncé, le 25 juillet dernier, des « mesures d’exception », comportant le limogeage du Chef du gouvernement, Hichem Mechichi, la suspension des prérogatives du Parlement, l’abrogation de l’Instance de contrôle de la constitutionnalité des lois. Le chef de l’Etat s’est accaparé le pouvoir exécutif et légifère par décrets.

Alors que la majorité des forces politiques tunisiennes s’était opposée aux mesures de Saïed, les considérant comme étant un « coup d’Etat contre la Constitution », d’autres partis y sont favorables, les qualifiant de « nécessaires pour désamorcer le triangle de la destruction, à l’origine du torpillage de la révolution, consistant en la corruption, le terrorisme et la contrebande ».

Le Hirak « Citoyens contre le coup d’Etat », composé de militants, d’activistes et de citoyens, a été créé simultanément avec l’annonce par Saïed de ses mesures d’exception, pour s’y opposer.

Dans une déclaration faite à l’Agence Anadolu, l’activiste du Hirak, Habib Bouajila, a considéré que « le non-octroi d’autorisation à la réunion, devant se tenir dimanche, constitue une restriction à l’endroit des opposants au coup d’Etat ».

« De pareilles méthodes nous ramènent aux pratiques du régime despotique » (avant 2011), a-t-il ajouté.

Saïed avait, à maintes reprises, adressé des messages rassurants vers l’intérieur et à l’extérieur du pays, dans lesquels il a affirmé qu’il « n’envisage pas d’instaurer un régime dictatorial en Tunisie » ou de « porter atteinte aux droits et aux libertés », mais qu’il vise à « réformer la situation après avoir constaté l’existence d’un danger imminent qui menace l’Etat tunisien ».

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