Tunisie : l’ancien Premier ministre condamné pour «conflit d’intérêts»

Le Comité du contrôle général des services publics de Tunis (organe gouvernemental) a condamné ce lundi, l’ancien chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, pour « conflit d’intérêts».

C’est ce qui ressort du rapport élaboré par le Comité sur le sujet, sous la supervision du Comité de la réforme administrative, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption du Parlement tunisien.

Le Comité, sous l’autorité directe du chef du gouvernement, exerce un contrôle suprême des intérêts de l’État, des collectivités locales, des institutions et des entreprises publiques.

Le soupçon de « conflit d’intérêts » a porté sur les accords conclus entre la société «Valis», active dans le domaine de l’environnement, – dont des parts de son capital sont détenus par Fakhfakh -, et l’Agence nationale de gestion des déchets (organe gouvernemental).

Le représentant du Comité, Yasser Toukabri, a déclaré lors de la présentation : « Fakhfakh était en situation de conflit d’intérêts, sans compter les violations enregistrées dans la manière dont les appels d’offres ont été attribués ».

Toukabri a aussi ajouté : « ces accords ont été conclus sur la base du favoritisme et du non-respect du cahier des charges légales ».

Il a qualifié la méthode d’attribution des transactions susmentionnées de « défectueuse et ne remplissant pas les conditions légales ».

Le représentant du Comité a appelé à « relever les erreurs contenues dans les appels d’offres et de renvoyer le dossier au pôle judiciaire financier et économique ».

Dans son rapport, le Comité a fait porter « la responsabilité de ces manquements au ministère de l’Environnement, au Comité d’évaluation des appels d’offres et à l’Agence nationale de gestion des déchets ».

Jusqu’à 23 h 55 (GMT), il n’a pas été possible d’obtenir des commentaires immédiats de la part de Fakhfakh sur le rapport du Comité.

En juin dernier, l’Instance Nationale de Lutte Contre la Corruption (constitutionnelle indépendante) a annoncé que les documents relatifs à la déclaration des biens et aux soupçons de conflit d’intérêts concernant Elyes Fakhfakh, ont été transférés aux autorités judiciaires.

L’Instance a déclaré à l’époque, qu’il y avait « un soupçon de conflit d’intérêts de Fakhfakh concernant sa détention d’actions dans des sociétés ayant des affaires lucratives et qui ont conclu des transactions avec l’État ».

Fakhfakh a assumé la présidence du gouvernement tunisien entre le 27 février et le 15 juin 2020, avant de présenter sa démission suite à des accusations de «conflit d’intérêts» émanant de l’Instance contre sa personne.

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