Tunisie: Le député enlevé, il y a des heures, maintenu en liberté

L’avocate du député et président du bloc parlementaire de la Coalition Al Karama à l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), Seifeddine Makhlouf, Ines Harrath a déclaré que le tribunal militaire a décidé de maintenir en état de liberté son client.

Cette annonce intervient après celle faite par un autre avocat de Makhlouf, Anouar Ouled Ali, selon laquelle le président de la Coalition Al Karama a été arrêté violemment et enlevé par des policiers en civil.

Harrath qui est membre du comité de défense de Makhlouf, a publié sur sa page Facebook une vidéo montrant son client à sa sortie du tribunal militaire après son interrogatoire et sa libération, en présence de représentants de la Coalition et d’avocats.

« Makhlouf a été maintenu en état de liberté et sera à nouveau convoqué par le juge d’instruction près le tribunal militaire de Tunis pour être auditionné », a-t-elle écrit.

Plutôt vendredi, l’avocat Anouar Ouled Ali a affirmé, que Seifeddine Makhlouf, a été « violemment arrêté ».

D’après Anouar Ouled Ali, Makhlouf a été interpellé vers 14h15 devant le siège du tribunal militaire permanent de Tunis par des policiers, a fait savoir l’Agence de presse officielle « Tunis Afrique Presse » (TAP).

Ouled Ali a expliqué que Makhlouf « s’est rendu, aujourd’hui, au tribunal militaire dans l’intention de se présenter devant le juge d’instruction, avant d’être « enlevé » par des policiers en civil ».

Jusqu’à 18h30 GMT, les autorités officielles tunisiennes n’ont émis aucun commentaire à ce sujet.

Makhlouf, ainsi que d’autres députés du bloc la Coalition Al Karama (18 sièges sur 217), est poursuivi par la justice militaire dans le cadre de l’affaire de l’aéroport international de Tunis-Carthage.

En mars dernier, l’aéroport international de Tunis-Carthage a été le théâtre d’une bagarre générale entre des agents de sécurité de l’aéroport et des députés de la « Coalition Al Karama », après que ces derniers ont tenté de défendre une passagère, – fichée « S17 »-, qui a été empêchée de quitter le pays pour des raisons de sécurité.

À noter, que le système de fichage sécuritaire « S17 », est une directive sécuritaire qui a été adoptée à l’époque par l’ancien Président Zine El-Abidine Ben Ali (1987 -2011), pour stigmatiser (ficher) toutes les personnes soupçonnées d’avoir des liens avec des organisations terroristes.

En conséquence, le ministère public a autorisé l’ouverture d’une enquête sur l’incident survenu à l’aéroport Tunis-Carthage.

Le 25 juillet, le Président Saïed a décidé de geler les pouvoirs du Parlement, de lever l’immunité des députés et de limoger le chef du gouvernement. Il s’est arrogé également le pouvoir exécutif, avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.

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