Tunisie : Le député Yassine Ayari se dit «pris en otage» par les autorités de son pays

Courrier arabe

Le député tunisien, Yassine Ayari interpellé en vue d’enquête, a signalé qu’il était pris en otage par les autorités de son pays, affirmant qu’il refusait le gel du parlement et les décisions annoncées par Kaïs Saïed, le 25 juillet dernier.

Selon un communiqué publié par ses avocats, le député a expliqué que «l’interprétation juridique correcte de l’article n°80 de la constitution tunisienne affirme qu’il jouissait toujours de sa qualité de député».

Ainsi, il signala «qu’il était pris en otage, par les autorités de son pays», et indiqua «avoir décidé de poursuivre ses fonctions, depuis la prison, en demandant aux citoyens de le contacter sur sa nouvelle adresse».

Il ne reconnaît pas les décisions de Saïed

Le député nota également «ne pas reconnaître les décisions entreprises par Kaïs Saïed, suite auxquelles l’autorité législative eu été gelée», dénonçant aussi la fermeture du Parlement par un blindé militaire.

Il indiqua «vivre sous une menace sanitaire», et demanda que «son droit à la santé soit respecté».

«Je demande à être vacciné contre le coronavirus, vu le non-respect du protocole sanitaire, en prison, et les risques des contaminations encourus à cause de la fréquentation forcée des autres prisonniers qui sont déportés quotidiennement vers les tribunaux et d’autres lieux, d’où ils risquent de ramener le virus», avait-il écrit.

Des correspondances envoyées à divers parties   

Le communiqué a aussi mentionné que «le député avait envoyé une lettre au président de la république, lui faisant part de sa position, vis-à-vis des évolutions politiques en cours, et affirmant que les évènements du 25 juillet ne pouvaient être prises que comme étant un putsch».

«Kaïs Saïed a clairement violé la constitution qu’il avait juré de protéger, mais il n’a pas respecté son serment», avait-il écrit, en notant «avoir parlé des conditions de son enlèvement et porta le président pour responsable».

Le député indiqua «avoir envoyé, à Amnesty international et à la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme, une copie de la lettre qu’il avait adressée au président.

«Le député a décrit les conditions difficiles de sa détention, et sa souffrance en prison», nota le communiqué.

Ainsi, le député a clairement souligné son refus à recourir à son immunité, et indiqua «qu’il prévoit de contacter le juge pour obtenir une libération conditionnée, selon la loi appliquée au pays».

Il est à noter que le député avait contacté le Comité national pour la protection des données personnelles, en passant par l’administration de la prison où il se trouve, dans le but de signaler des atteintes à sa vie privée, en précisant que «des caméras de surveillance étaient fixées dans sa cellule et sur les couloirs y menant».

Il avait affirmé que «les caméras tournaient en permanence et filmaient les moindres détails, sans sa permission», demandant l’intervention du Comité pour surveiller l’application des lois.

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