Tunisie : Les familles des martyrs dénoncent la promotion d’un responsable sécuritaire impliqué dans le meurtre de leurs enfants

Courrier arabe

Les familles des manifestants tués lors de la révolution de 2011, dans la ville tunisienne de Thala, ont dénoncé la nomination de Khaled Marzouki au poste de directeur général des unités de l’intervention rapide, affirmant «qu’il était poursuivi pour le meurtre de leurs enfants».

Lors d’une vidéo postée sur les réseaux sociaux, plusieurs des familles, à Thala, ont exprimé leur colère et ont rejeté la nomination de Marzouki, impliqué dans une affaire où 5 de leurs enfants ont été tués, en 2011.

Une nomination qui risque d’engendrer une escalade

Le journal al-Araby al-Jadded s’est intéressé à cette affaire et a rencontré certaines personnalités à Thala, pour voir comment les habitants là-bas, vivent la promotion de Marzouki.

Olfa Cheniti, dont l’une des victimes de Thala, Ghassan est le frère, a déclaré : «La nomination de Marzouki est tel un poignard planté dans le dos des familles des victimes de Thala», en signalant que «toute la ville était surprise par la nouvelle».

Elle affirma que «Marzouki était chef d’unité en 2011, et qu’il était accusé de meurtre prémédité, à l’encontre de Ghassan Cheniti, Marouan Jemli, Mohamed Omri, Ahmad Boulaabi, Nassim Rtibi, selon un jugement lancé par le tribunal du Kef», tout en soulignant que «le dossier de l’affaire n’a pas été fermé à ce jour».

«Être promu de capitaine à directeur général, prouve qu’il n’a pas été suspendu pour enquêtes», avait-elle précisé, en indiquant que «cette décision était rejetée par les principes de la révolution et par les familles des martyrs».

Elle avait toutefois mis en garde contre le risque d’une escalade, affirmant que «la nomination de Marzouki représente une menace pour les familles qui proclament des jugements, notamment du fait que ces dernières sont prêtes à sacrifier leurs vies plutôt que de la reconnaître».

Elle signala que «les familles des victimes, attendaient un geste de la part du président de la république, car il les avait soutenu sur plusieurs de leurs demandes».

Une déception

De sa part, la présidente de l’association des martyrs et des blessés de la révolution, et l’avocate qui représente nombreuses familles de Thala, Lamia Farjani, a signalé au journal que «la nomination de Marzouki était une déception», et indiqua que «plusieurs officiers des forces de l’ordre en Tunisie étaient poursuivis par la justice et refusaient de se présenter aux tribunaux».

Elle avait affirmé que «l’application de la loi ne devait pas se limiter aux affaires de corruption, mais aussi aux meurtres».

Il est à noter que Marzouki avait été nommé à son nouveau poste, par le ministère de l’Intérieur, selon les approbations du président de la république Kaïs Saïed.

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