Tunisie : L’inflation touche son niveau le plus élevé en 36 ans, elle marque 8,6% durant le mois d’août  

Courrier arabe

En Tunisie, l’Institut National de la Statistique (INS) a signalé, lundi 5 septembre, que «l’inflation pour le mois d’août 2022 était estimé à 8,6%». Ce niveau est le plus élevé au pays, depuis avril 1986.

«​​​​​​​Au mois d’aout 2022, l’inflation confirme sa tendance haussière en augmentant encore une fois pour atteindre le taux de 8,6%, après 8,2% en juillet, 8,1% en juin, et 7,8% en mai», avait noté un communiqué de l’INS.

Il a souligné que «l’inflammation avait augmenté à cause de l’accélération du rythme des hausses des prix des produits alimentaires (11,9% contre 11% en juillet), des prix du groupe meubles, articles de ménage et entretien courant du foyer (11,3% contre 10,6% en juillet) et des prix des produits et services d’enseignement (10% contre 9,8% en juillet)».

« Le Tunisie tangue au milieu d’une crise économique »

Pur commenter les statiques de l’INS, le quotidien boursier français, La Tribune, a indiqué : «La Tunisie est à un tournant historique», comparant le pays à «un navire au cœur du cyclone, qui tangue violemment».

Il a noté qu’«en Tunisie, 73% des prix sont libres, ces derniers ont augmenté de 14,1% en rythme annuel, alors que 27% des prix fixés administrativement ont augmenté de 0,5%».

Il précise que «l’augmentation n’est pas homogène, touchant des produits de première nécessité qui impactent directement le pouvoir d’achat tel que les produits alimentaires (+11,9%), et les produits liés à l’éducation (+10%) ».

Il a souligné que «le niveau de l’inflation ne cesse d’augmenter depuis mars 2021 (faisant alors 4,8%)», rappelant que «la Banque Centrale (BCT), qui a la responsabilité légale de veiller à la stabilité des prix n’a que des outils limités à sa disposition».

Analyse de l’inflation

Le journal a tenté de comprendre à qui était due l’inflation exorbitante sur le marché tunisien. Il expliqua qu’«une part importante de cette inflation est importée, car les prix des hydrocarbures et les matières agricoles, ont explosé avec la guerre en Ukraine».

Toutefois il précise : «Ne nous trompons pas: l’augmentation des hydrocarbures n’a pas encore eu ses répercussions sur les prix en Tunisie. Celle des céréales destinées à la consommation humaine non plus. L’État a préféré continuer à les prendre en charge, à travers la compensation».

Il reprend alors : «Une part significative de l’inflation est due à la faiblesse de la production en Tunisie», signalant que «l’offre ne répondait pas à la forte demande des consommateurs».

Il cependant signalé que «l’inflation risque d’augmenter encore plus, si les producteurs tunisiens ne change pas de politique économique».

Il appela «de toutes les parties à faire preuve de raison pour des compromis historiques, plus que nécessaires», les appelant à agir «aujourd’hui avant demain».

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