Tunisie : Quatre mois de prison pour un journaliste qui a critiqué le président

Courrier arabe

En Tunisie, un tribunal militaire a condamné, vendredi, un journaliste de télévision «à quatre mois de prison pour offense envers le chef de l’État», après avoir critiqué certaines décisions annoncées par le président Kaïs Saïed, avait déclaré son avocat.

L’avocat Samir Ben Amor a signalé : « Ameur Ayad, présentateur de la chaîne Zitouna TV, restera en liberté en attendant une décision sur le recours qu’il a déposé auprès de la Cour d’appel».

Il ajouta : «Ameur Ayad est poursuivi depuis octobre 2021 par le tribunal militaire de Tunis après la diffusion d’une émission lors de laquelle s’en était pris au président Kaïs Saïed et aux décisions que ce dernier avait annoncées».

Les critiques d’Ameur Ayad

Lorsqu’il était en direct, Ameur Ayad avait critiqué la nomination de Najla Bouden, première femme à prendre la tête du gouvernement en Tunisie. L’émission ce jour-là avait invité Abdellatif al-Aloui, membre du parti Coalition pour la Dignité.

Ameur Ayad avait déclaré : «Elle ne sera qu’un serviteur du Sultan (Kaïs Saïed) et un exécutant de ses ordres», estimant que «le président (un populiste), n’avait pas réussi à dompter un homme pour occuper ce poste».

«À cause de ses propos, il fut aussitôt interpellé, poursuivi par la justice militaire et condamné à trois mois de prison, avant de faire appel pour être libéré deux mois plus tard», avait souligné son avocat.

Ameur Ayad commente la décision du tribunal

Ameur Ayad a commenté sur sa page : «Aujourd’hui nous avons été honorés, en étant condamnés par un tribunal militaire, à 4 mois de prison».

Il signala que «ce même tribunal avait condamné, son ami, le député Abdellatif Aloui à trois mois de prison».

Il estima que cette condamnation était un certificat d’honneur attribué par le putsch, pour témoigner de son combat mené au service de la démocratie et de la liberté d’expression.

Dans ce contexte, il est à noter que des ONG locales et internationales dénoncent les poursuites judiciaires engagées par des tribunaux militaires, contre les civils. Elles estiment que «ces mesures se sont intensifiées depuis le 25 juillet 2021, date où le président Kaïs Saïed avait imposé les mesures exceptionnelles au pays».

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