Tunisie: Saied se dit « Si le nouveau gouvernement n’obtient pas la confiance, l’ARP serait dissous »

Le président tunisien, Kais Saied, a souligné que parlement sera dissous et que des élections anticipées auront lieu si les députés refuseront d’accorder la confiance au gouvernement de Elyes Fakhfakh.

C’est ce qui ressort d’une rencontre de Saied avec Rached Ghannouchi, président du Parlement et l’actuel chef de gouvernement, Youssef Chahed, selon un communiqué de la présidence de la République.

Kais Saied a tenu à rappeler que « la constitution est la référence et que si le gouvernement, qui sera soumis au vote, n’obtiendrait pas la confiance du gouvernement, le parlement sera dissous et qu’il sera question de recourir au peuple, dépositaire de la souveraineté, qu’il accorde à qui il veut, et de qui il la retire quand il le veut et qui dispose du fin mot de l’histoire ».

Fakhfakh avait annoncé, samedi, la liste de son gouvernement proposé et a décidé, de concert avec Kais Saied, de mener davantage de consultations, après que le mouvement d’Ennahdha (54/217 députés) ait annoncé son retrait.

Le Mouvement d’Ennahdha, parti classé premier lors des Législatives d’octobre dernier, avait martelé qu’il n’accordera pas la confiance au gouvernement de Fakhfakh, à cause de son insistance de rejeter sa demande de former « un gouvernement d’union nationale qui n’exclut personne », dans une référence à la non-participation du parti « Qalb Tounes » (Au Cœur de la Tunisie, 38 députés)

Des observateurs avaient indiqué, dans des déclarations antérieures à Anadolu, que Ennahdha s’attache à la participation de Qalb Tounes au gouvernement pour éviter que ce mouvement ne soit isolé au sein du gouvernement et pour garantir davantage de stabilité, parce que Qalb Tounes représente une vitrine de forces possédant un pouvoir économique, médiatique et financier.

Le délai constitutionnel, d’un mois, accordé à Fakhfakh pour former son gouvernement et obtenir la confiance du gouvernement, prendra fin jeudi.

Saied a mis l’accent sur la « nécessité de recourir à la constitution, d’éviter les interprétations malintentionnées ou infondées académiquement », mettant en garde contre la « gravité de violer la constitution au nom de la constitution », poursuit le communiqué de la Présidence.

Le président a appelé toutes les parties à « assumer leur responsabilité en cette étape historique décisive et pleine de défis », indique le communiqué qui rappelle que « le chef de l’Etat est le garant de la pérennité de l’Etat et de la suprématie de la constitution ».

S’adressant au peuple tunisien, le président a lancé : « L’Etat se poursuivra avec ses services de base, que le parlement ait accordé ou pas sa confiance au gouvernement ».

Ennandha, Qalb Toubes, la Coalition de la dignité (19 députés) réunis peuvent bloquer l’octroi de la confiance au gouvernement dès lors qu’ils comptent 112 députés alors que la majorité absolue nécessaire pour le passage du gouvernement est de 109 députés.

En cas de non obtention de la confiance du parlement par le gouvernement Fakhfakh, il s’agira du deuxième cabinet qui aura été rejeté par le parlement après celui de Habib Jamli, le 10 janvier dernier.

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