Tunisie : Solidarité avec un juge attaqué pour avoir critiqué le président de la République

Courrier arabe

En Tunisie, des activistes ont exprimé leur solidarité avec le juge Ridha Mahjoub, victime d’une campagne de diffamation après avoir critiqué les mesures infligées à la justice, par le président Kaïs Saïed.

Ammar Abdulah a expliqué que «Ridha Mahjoub avait écrit un article critiquant les pressions imposées à la justice tunisienne par le président».

«L’article fut partagé par les partisans de Kaïs Saïed et une campagne visant à semer le doute sur l’indépendance de la justice fut lancée contre le juge», avait-il ajouté.

Un hashtag «#القاضي_رضا_مجدوب_لست_وحدك» (Juge Mahjoub vous n’êtes pas seul) a été lancée sur les réseaux sociaux, pour soutenir le juge et défendre ses propos.

Alors que Morsel alKesibi a affirmé son soutien au juge, Samira Semai a écrit une citation rapportée à Sami Braham : «Celui qui a pris l’habitude de jouir des fausses notes de la tyrannie ne pourra pas être séduit par les sons de la liberté».

 

Dans son article, le juge Mahjoub s’était adressé au président de la république, critiquant les mesures qu’il avait imposé à la justice tunisienne, il lui avait demandé : «Conservez l’indépendance de la justice, si vous êtes innocent».

«Vous avez commis un terrible crime, et si vous n’étiez pas protégé par l’immunité présidentielle, vous auriez pu être jugé», avait-il écrit.

Il avait affirmé que «la justice était au-dessus de tous», précisant : «N’oubliez pas que même si aujourd’hui vous êtes chef d’Etat, demain vous pouvez être accusé devant la justice».

Se faisant violemment attaqué par les partisans du président, il nota plus tard sur son compte, «Ce soir je réalise que parmi l’élite, plusieurs se gave de foin (en comparant ceux qui l’ont attaqué à des animaux)».

Il ajouta : «Je remercie mes parents pour m’avoir appris à chasser ceux qui mangent le foin», en se disant prêt à parler de la vérité quel qu’en soit le prix.

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