Tunisie : un député suspendu entame une grève de la faim

Le député tunisien suspendu et chef de la « Coalition Al-Karama », Seifeddine Makhlouf, a entamé, jeudi, une grève de la faim pour contester les jugements prononcés à son encontre et dénoncer « les abus judiciaires qu’il subit », et ce, suite au refus de sa demande de mise en liberté, mercredi, par la chambre d’accusation près le Tribunal militaire de Tunis.

Dans un communiqué publié sur la page officielle de la « Coalition « Al-Karama » sur Facebook, Makhlouf a protesté contre « la comparution de civils devant des tribunaux militaires », exprimant son étonnement face à la violation des principes de neutralité et d’impartialité dans cette affaire, « montée de toutes pièces », d’après ses mots.

Seifeddine Makhlouf a exhorté « le régime putschiste », toujours d’après ses mots, à faire preuve de « compassion », et à libérer le député Nidhal Saoudi ainsi que l’animateur de Zitouna TV, Ameur Ayed, appelant la Présidence de la République à cesser de poursuivre les autres députés suspendus et membres de la Coalition Al-Karama.

Makhlouf a menacé de poursuivre sa grève de la faim, et ce, jusqu’à ce que « cette farce de la justice militaire prenne fin », toujours d’après ses mots.

« Ma seule arme est ma volonté que je puise dans le sang des martyrs de la révolution », a-t-il soutenu, qualifiant le silence des partis et des organisations nationales, de « honteux ».

Pour rappel, Seifeddine Makhlouf a été arrêté suite à l’émission de deux mandats de dépôt à son encontre, par le Tribunal militaire de Tunis.

La première affaire, dite « de l’aéroport », remonte à mars dernier, quand le député avait essayé d’intervenir en faveur d’une dame interdite de voyage, conformément à la procédure S17 et s’est heurté aux forces de sécurité à l’aéroport Tunis-Carthage.

Makhlouf est poursuivi, également, pour menaces et outrage à magistrat.

A noter que la justice militaire tunisienne a émis des mandats d’arrêt contre un certain nombre de membres du bloc parlementaire de la « Coalition Al Karama ».

Tous les députés tunisiens sont suspendus et déchus de leur immunité parlementaire, depuis le 25 juillet dernier, sur décision du président de la République.

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