Une investigation d’Al-Jazeera révèle la relation entre les extrémistes de « Génération identitaire » et le Rassemblement National français

Courrier Arabe

Une enquête réalisée par Al-Jazeera autour de l’extrême-droite en France a révélé la relation secrète entre les extrémistes de l’organisation « Génération identitaire » avec le parti du Rassemblement National (RN) présidé par Marine Le Pen.

L’auteur de l’enquête intitulée « génération de haine » a suivi pendant une année les liens étroits existant entre de grands responsables du parti de Le Pen – dont des députés dans le Parlement européen – et l’organisation « Génération identitaire », un mouvement radical de droite qui vise à expulser les musulmans d’Europe.

Un journaliste infiltré d’Al-Jazeera a réussi à pénétrer une section de l’organisation « Génération identitaire » ayant pour lieu de rassemblement le bar « La Citadelle » dans la ville de Lille située au nord du pays. Les membres de l’organisation se rencontrent à La Citadelle pour boire et discuter autour de leur stratégie politique, et cherchent même à provoquer une guerre civile au cas où le RN prendrait le pouvoir.

Aurélien Verhassel, le responsable de « La Citadelle » et l’un des leaders de « génération identitaire » se vante du fait qu’il écrit les discours politiques du RN, ce que Le Pen a nié. En outre, certains activistes de l’organisation ont indiqué que Verhassel recrute des identitaires pour le compte du RN.

Cependant, son avocat a affirmé à la chaîne d’informations que ce bar ne représente pas « Génération identitaire », assurant qu’il accueille des personnes de diverses orientations et points de vues.

Filmé à son insu, Pierre Larti, leader parisien de « Génération identitaire » a indiqué qu’il travaille pour le RN mais il a convenu avec la direction du parti de ne pas montrer son appartenance à l’organisation.

Le journaliste d’Al-Jazeera a pu filmer des scènes choquantes avec une caméra discréte où apparaissent des membres de cette organisation en train d’agresser verbalement et physiquement des jeunes arabes dont des filles.

Ces enregistrements ont montré ces membres en train de parler de l’augmentation rapide des adhésions à leur mouvement à travers le continent européen.

L’organisation se présente comme étant un mouvement national qui rassemble des personnes partageant la même culture et les mêmes valeurs, en prétendant qu’elle n’est pas raciste ni violente ce qui lui a apporté des milliers de partisans.

Une commémoration du nazisme

Les vidéos ont montré aussi des membres de l’organisation qui célébraient le nazisme et scandaient le nom de son leader Adolf Hitler. Ils ont exprimé également leur intention de perpétrer un massacre en simulant un accident avec une voiture qui percuterait une mosquée ou écraserait des passants dans un marché grouillant de musulmans.

Les membres de l’organisation expliquaient aussi comment ils pourraient s’infiltrer dans le parti de Le Pen pour faire passer leurs idées telles que le rapatriement des migrants en les obligeant à retourner dans leurs pays d’origine.

En 2017, cinq membres de « Génération identitaire » ont été jugés pour provocation à la haine raciale et religieuse et dégradation de biens appartenant à autrui dans l’affaire de l’occupation de la mosquée de Poitiers. Ils ont été condamnés à un an de prison avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans avec l’obligation d’indemniser les victimes. Ils ont été également privés de l’ensemble de leurs droits civiques pendant une durée de cinq ans.

Entre 2003 et 2004, le mouvement a organisé la distribution de soupes identitaires aux sans domicile fixe. Ces soupes contenaient du porc, par conséquence, les SDF musulmans et juifs pratiquants les refusaient. Les identitaires estiment que ces derniers ont d’autres organisations pour les aider et qu’ils préfèrent porter secours aux personnes partageant avec eux la même culture.

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