Yémen : l’administration Biden retire les Houthis de la liste des organisations terroristes

L’administration Biden a décidé vendredi de renoncer officiellement à qualifier les rebelles Houthi du Yémen comme terroristes.

Le secrétaire d’Etat Antony Blinken a déclaré que cette mesure prendrait effet le 16 février, ajoutant que cette décision se justifiait par la « situation humanitaire catastrophique qui prévaut au Yémen ».

« Nous avons pris en compte les avertissements des Nations Unies, des organismes humanitaires et des membres du Congrès des deux partis, qui nous ont notamment avertis que cette désignation pourrait avoir un impact dévastateur sur l’accès des Yéménites aux produits de base comme la nourriture et le carburant », a déclaré le chef de la diplomatie américaine.

 » Cette annulation vise à éviter que les politiques américaines pertinentes n’entravent l’assistance à ceux qui souffrent déjà de ce que l’on a appelé la pire crise humanitaire au monde « , a-t-il ajouté.

Alors que le groupe lui-même est retiré de la liste noire du terrorisme, trois de ses principaux dirigeants – Abdul Malik al-Houthi, Abd al-Khaliq Badr al-Din al-Houthi, et Abdullah Yahya al-Hakim – resteront sous le coup de sanctions distinctes.

La désignation du mouvement Houthi comme terroriste a été mise en œuvre lors de la dernière journée de l’ancien président Donald Trump au pouvoir. Mike Pompeo, le prédécesseur de Blinken, avait déclaré qu’il visait à tenir le groupe rebelle « responsable de ses actes terroristes, notamment des attaques transfrontalières menaçant les populations civiles, les infrastructures et la navigation commerciale ».

Les Houthis sont l’autorité de facto dans une large partie de ce pays pauvre et confronté à des pénuries alimentaires. Les Nations unies et les organisations humanitaires ont averti à plusieurs reprises que le fait de désigner les Houthis comme une organisation terroriste pourrait entraver la distribution de l’aide dont le pays a cruellement besoin, alors que le pays est confronté à la pire catastrophe humanitaire au monde.

Le Secrétaire général adjoint des Nations Unies aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, a déclaré le 14 janvier que la décision conduirait ce pays appauvri à « une famine généralisée d’une ampleur que nous n’avions pas vue depuis près de 40 ans ».

Lowcock a déclaré que le plan de l’administration Trump visant à octroyer des licences spéciales aux groupes humanitaires pour éviter qu’ils ne soient sanctionnés serait insuffisant pour endiguer les retombées humanitaires de cette inscription sur la liste des organisations terroristes.

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