Algérie: graves abus commis par les forces de police contre les manifestants pacifiques (Vidéo)

Courrier arabe

Une vidéo filmée par le politicien algérien, Rachid Nekkaz, depuis son bureau, a montré les forces de répression policières déployées intensivement à Alger Centre en train de brutaliser de jeunes manifestants à coups de matraque et de rangers. Cette violence injustifiée a suscité une vaste indignation dans le pays.

Cet incident est survenu vers la fin du 20ème vendredi de contestation le 5 juillet 2019 dans la rue Abdelkrim El-Khettabi. Les policiers confisquaient les drapeaux amazighs des manifestants et enlevaient d’autres accrochés à des lampadaires.

Rappelons que des instructions fermes ont été données, il y a quelques semaines par le chef d’état-major de l’armée Gaïd Salah, concernant l’interdiction de tout drapeau autre que l’emblème national dans les manifestations du Hirak.

La scène est choquante, elle montre des jeunes gisant par terre encore battus sauvagement par plusieurs policiers anti-émeute alors qu’ils n’arrivaient même pas à se tenir debout. L’un des jeunes était plié en deux, criait de douleur et mettait les mains sur son visage. Des citoyens essayaient de leur porter secours mais ils ont été éloignés aussitôt par les policiers.

Le jeudi 4 juillet, à la veille de la marche hebdomadaire, Amnesty International a dénoncé une intensification de la répression contre les manifestants pacifiques. Dans un communiqué officiel, l’ONG des droits de l’Homme a recensé l’arrestation d’au moins 41 personnes ces derniers jours pour avoir brandi le drapeau amazigh lors de plusieurs manifestations à travers le pays ou pour l’avoir eu en leur possession.

Après le 20ème vendredi ayant coïncidé avec le 57ème anniversaire de l’indépendance du pays qui a connu une forte mobilisation, les Algériens attendent toujours du pouvoir des signes faisant preuve d’une volonté réelle de résoudre cette crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs mois.

Au plan judiciaire, la série des arrestations d’anciens responsable se poursuit la dernière en date est celle de Jamal Oueld Abbes, l’ex-secrétaire général du FLN qui a été à son tour emprisonné pour des faits de corruption liés à son passage à la tête du ministère de la solidarité nationale.

Au plan politique, plusieurs partis et organisations de la société civile au premier rang desquels Abderrezak Makri, leader du MSP, Ali Benflis, ancien Premier ministre et Sofiane Djilali, le président de Jil Jadid ont tenu « un forum pour un dialogue national » samedi dernier à l’issue duquel un communiqué commun a été rendu public.

Les participants ont accueilli favorablement l’appel au dialogue lancé par le président intérimaire Abdelkader Bensaleh. Cependant, ils ont formulé les conditions nécessaires et indispensables pour l’organisation d’un scrutin présidentiel.

Parmi les mesures de confiance souhaitées figurent notamment « l’ouverture de champ politique et médiatique avec la levée de toutes les contraintes » ainsi que la libération des détenus d’opinion.

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