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D-Day : l’émouvant hommage des dirigeants du monde entier

Le 6 juin 2019 marquera les 75 ans du débarquement des Alliés sur les plages de Normandie, en pleine Seconde Guerre mondiale, une étape majeure dans la libération de l’Europe du joug nazi. Pour donner le coup d’envoi des célébrations de ce 75e anniversaire du D-Day, Emmanuel Macron, la reine Elizabeth II ainsi que Donald Trump se sont donné rendez-vous mercredi à Portsmouth, dans le sud de l’Angleterre, accompagnés de quelque 300 vétérans. Étaient aussi présents la cheffe du gouvernement britannique Theresa May et plusieurs autres dirigeants de pays alliés pendant la Seconde Guerre mondiale, dont les Premiers ministres canadien Justin Trudeau et australien Scott Morrison. La chancelière allemande Angela Merkel est aussi du déplacement.

Portsmouth avait été le port de départ pour Sword Beach, la plage normande la plus à l’est des cinq choisies pour le débarquement des Alliés en Normandie, plus grande opération de l’histoire de ce type en nombre de navires engagés. Au soir du 6 juin 1944, plus de 150 000 Alliés avaient pris pied sur le sol français, dont plus de 10 000 furent tués, blessés ou disparus, selon les chiffres du Mémorial de Caen.

« Il faut conserver la mémoire »

« J’étais sur les côtes françaises pour appuyer les gens qui étaient envoyés à l’eau, pour essayer de les faire sortir de l’eau sains et saufs », a raconté à l’Agence France-Presse Thierry Cordish, Britannique de 96 ans, un des vétérans présents mercredi. « Si on ne parle pas [du Débarquement], ça va disparaître, on va l’oublier, il faut conserver la mémoire », a-t-il ajouté.

Les célébrations, qui se poursuivront jeudi en France, ont commencé avec la projection sur un écran géant d’images du « D-Day » montrant ces soldats qui, au péril de leur vie, débarquèrent sur les plages de Normandie. Une dizaine de vétérans sont ensuite montés sur scène, émus, parfois s’appuyant sur une canne, avant d’être salués par une ovation debout du public et de représentants ou dirigeants de 16 pays. Donald Trump, qui concluait à cette occasion une visite d’État au Royaume-Uni entamée lundi, a lu une prière que son prédécesseur Franklin D. Roosevelt déclama à la radio au soir du 6 juin 1944 en soutien à ceux qui combattaient alors pour « libérer une humanité souffrante ».

« Je meurs pour ma patrie »

Emmanuel Macron a lu pour sa part la lettre d’adieu déchirante d’un jeune résistant, Henri Fertet, fusillé à l’âge de 16 ans. Après 87 jours d’emprisonnement et de torture, il écrivit à ses parents : « Je meurs pour ma patrie. Je veux une France libre et des Français heureux. […] Quelle mort sera plus honorable pour moi que celle-là ? » Après la lecture de la lettre, en français, le baryton britannique Willard White a entonné « Le Chant des Partisans ».

Angela Merkel a, elle, souligné dans un communiqué que le Débarquement avait « libéré » les Allemands du « national-socialisme », et permis « la réconciliation, l’unification au sein de l’Europe ». Dans la soirée, les chefs d’État et de gouvernement devaient assister à l’embarquement de 300 vétérans britanniques qui rejoindront la France en bateau. Pour commémorer cette journée historique, les pays représentés à Portsmouth ont adopté une « Déclaration » pour « faire en sorte que les sacrifices du passé ne soient jamais vains et jamais oubliés ».

« Au cours des 75 dernières années, nos nations ont défendu la paix en Europe et dans le monde, la démocratie, la tolérance et l’État de droit », écrivent-ils. « Nous travaillerons ensemble en tant qu’alliés et amis pour défendre ces libertés chaque fois qu’elles seront menacées. » Absente des commémorations, la Russie a appelé à ne pas « exagérer » l’importance du Débarquement, et à ne pas « minorer » ainsi le rôle de l’URSS dans la défaite d’Hitler.

Réunions bilatérales

Réunion internationale oblige, la célébration a donné lieu à plusieurs rencontres bilatérales. Donald Trump et Angela Merkel ont ainsi discuté une dizaine de minutes, abordant notamment la situation en Libye, selon la Maison-Blanche. Emmanuel Macron a passé de son côté 20 minutes avec Theresa May, l’occasion d’évoquer les crises du Moyen-Orient ainsi que la COP26 sur le climat que le Royaume-Uni souhaite accueillir, a indiqué l’Élysée.

Jeudi matin, Emmanuel Macron retrouvera la dirigeante et des vétérans britanniques pour la pose de la première pierre d’un mémorial britannique en Normandie. Ce sera le dernier grand rendez-vous officiel de Mme May avant sa démission vendredi.

C’est le dernier grand rendez-vous officiel de Theresa May avant sa démission vendredi. La dirigeante a jeté l’éponge après avoir échoué à mettre en œuvre le Brexit, initialement prévu le 29 mars, mais désormais repoussé au 31 octobre. Elle assurera la transition jusqu’à ce que son successeur soit choisi par le Parti conservateur, d’ici à la fin juillet.

Donald Trump au golf

Mardi, Theresa May s’est entretenue avec Donald Trump au deuxième jour de sa visite d’État au Royaume-Uni. Le milliardaire américain a fait miroiter un accord commercial « extraordinaire » avec Londres pour l’après-Brexit, estimant que tout était « sur la table » dans la future négociation. Y compris le service de santé public britannique, le NHS, cher aux Britanniques, ce qui a suscité des réactions outrées au Royaume-Uni.

Lire aussi Donald Trump chez Elizabeth II : tea for two

L’imprévisible dirigeant a semblé rétropédaler mercredi, soulignant sur ITV que le NHS était « quelque chose qu'[il] ne considérerai[t] pas comme faisant partie du commerce ». À l’issue de la cérémonie à Portsmouth, Donald Trump doit se rendre en Irlande pour s’entretenir avec le Premier ministre Leo Varadkar. Il rejoindra ensuite son complexe hôtelier dédié au golf à Doonbeg, sur la côte ouest du pays. Des drapeaux américains étaient visibles aux alentours, ainsi qu’un important dispositif de sécurité. Le président américain sera jeudi en France pour la suite des commémorations du Débarquement.

L’hommage de Macron aux résistants fusillés

Emmanuel Macron a rendu hommage à quelque 70 résistants exécutés par les Allemands dans la prison de Caen le 6 juin 1944. Le matin du 6 juin 1944, alors que les troupes alliées venaient de débarquer et que la gare de Caen était bombardée, la Gestapo avait fusillé entre 70 et 80 détenus, pour la plupart des résistants, dans les courettes de promenade de la prison de Caen. Jusqu’à aujourd’hui, leurs dépouilles n’ont toujours pas été retrouvées malgré les nombreuses recherches engagées depuis 1944.

Premier président à commémorer ces exécutions, Emmanuel Macron n’a pas pris la parole durant la cérémonie, à laquelle assistaient près de 500 personnes, donc cinq vétérans de la guerre et des membres des familles de 35 des 71 prisonniers exécutés ayant été identifiés. Elles étaient assises devant les portes, fermées, de la prison dont les murs portent deux cadres avec les photos en noir et blanc des fusillés. Dans cette prison, « a été perpétré un de ces massacres que seuls les nazis savaient orchestrer », a témoigné Bernard Duval, un ancien détenu de la prison, qu’il quitta quinze jours avant le massacre pour être déporté en Allemagne. « Sous la poussée des armées alliées fraîchement débarquées sur nos côtes, les Allemands ont voulu soustraire à leurs ennemis les détenus résistants internés dans les cellules de cette prison », a-t-il ajouté.

Après son témoignage, ont été cités un à un les noms de tous les fusillés, regroupés par réseaux de la Résistance, comme le Réseau Alliance ou celui des Fusillés francs-tireurs et Partisans (FPT). Des roses blanches ont été déposées par leurs descendants sous les portraits. Des élèves de deux écoles de Caen ont ensuite évoqué les mots « devoir de mémoire », « résistant », « guerre », « liberté », « courage » et « paix ». Puis, après un Chant des Partisans, l’hymne de la Résistance, entonné par les jeunes, Emmanuel Macron a déposé une gerbe sous la plaque commémorative.

SourceLe Point

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